Le Québec atteint l’équilibre budgétaire

ÉCONOMIE. L’équilibre budgétaire est atteint au Québec, a confirmé le ministre des Finances, Carlos Leitão, ce matin, devant les membres de la Chambre de commerce et d’industries de Trois-Rivières.

«Si on regarde les rapports mensuels, on voit déjà qu’en septembre, on était déjà à l’équilibre budgétaire, même légèrement en surplus. Avec les chiffres d’octobre qui sortiront demain, on est encore en surplus, mais on sait que les dépenses s’accélèrent dans les derniers mois de l’année fiscale, mais en mars 2016, on sera à l’équilibre», a-t-il affirmé.

M. Leitão assure que l’incertitude économique internationale ne pose pas de problème, notamment grâce à la situation économique des États-Unis, le marché principal d’exportation du Québec, qui va bien.

«La baisse du prix des matières premières, dont le pétrole, les minéraux et les produits forestiers, affecte certaines régions, mais pour l’économie québécoise, c’est un facteur légèrement positif, en ce sens que l’élément principal de la relance, c’est l’exportation vers les États-Unis. Si la situation mondiale se détériorait davantage, l’équilibre budgétaire serait plus compliqué à maintenir, mais les perspectives pour les États-Unis sont très bonnes», a ajouté le ministre des Finances.

Les exportations vers nos voisins du Sud ont diminué de 2,8% en novembre d’après un rapport mensuel du gouvernement.

Malgré tout, le ministre Leitão n’est «pas inquiet pour l’avenir économique du Québec» et souligne le caractère volatil de ces chiffres mensuels, en ce sens que les produits de l’aérospatial, le principal domaine d’exportation, connaît parfois des augmentations et des baisses très brusques.

Il se dit confiant qu’avec l’accélération de la cadence de production et de vente des avions CSeries de Bombardier, on constatera «une forte accélération des exportations dans les mois à venir».

Éducation et aide aux PME

Les priorités du gouvernement pour relancer l’économie passeront des investissements en éducation, notamment dans la formation de la main-d’œuvre.

«On a déjà commencé à investir 80 millions $ dans la mise à jour de novembre. C’est déjà en marche. Avec le budget en mars, si on a d’autres marges de manœuvre pour investir en éducation, on va le faire. On a un rôle important pour l’état dans la formation de la main-d’œuvre. Les entreprises ont besoin de main-d’œuvre et il y a de nombreuses personnes au chômage: c’est un gaspillage de talent. On ne peut pas se permettre ça, surtout dans une société vieillissante avec un choc démographique considérable», a souligné Carlos Leitão.

Aussi parmi les priorités: la transition écologique et l’allègement du fardeau fiscal des entreprises, principalement le taux d’imposition des PME, une mesure que la présidente de la Chambre de commerce et d’industries de Trois-Rivières, Karine Provencher.

«Je pense qu’il faudra aider les PME et les entreprises dans leurs investissements. Notre dollar plus faible favorise l’exportation, mais c’est plus difficile d’investir pour moderniser une usine puisqu’il faut souvent acheter l’équipement de l’extérieur. On pourrait souhaiter des mesures d’aide à ce niveau pour que les entreprises continuent d’être productives tout en investissant», souligne-t-elle.

«J’ai trouvé intéressants les commentaires du ministres sur le fait de pousser sur les exportations et l’industrie touristique. Ça s’applique principalement à Trois-Rivières. On a beaucoup travaillé sur l’amélioration de l’industrie touristique dans les dernières années, de sorte qu’on est bien positionné aujourd’hui. Il se passe aussi beaucoup de choses pour nos entreprises manufacturières dans la région», ajoute-t-elle.

Pour soutenir les PME, le ministre souhaiterait abolir la taxe sur la masse salariale imposée aux PME.