Le Marché du Boisé… de père en fille

DÉPANNEUR. Julie Lemieux est une jeune propriétaire de dépanneur, mais avec un solide bagage d’expérience. Pratiquement élevée dans les dépanneurs, qu’elles considèrent comme son deuxième foyer, elle est aujourd’hui à la tête du Marché du Boisé à Trois-Rivières, géré jadis par son paternel Jeannot Lemieux.

Les Lemieux ont acheté le dépanneur en 1998. Julie Lemieux a accepté le poste de gérante dix ans plus tard et elle vient tout juste d’acheter l’entreprise le 1er juin dernier.

«Mes parents ont toujours eu des dépanneurs, dans l’Outaouais et sur la Rive-Sud, entre autres. Ensuite, nous avons eu le Irving Jean XXIII jusqu’à ce qu’arrive la bannière Couche-Tard», précise-t-elle.

«J’ai été élevé là-dedans. À 12 ans, j’entrais les données de cartes de crédit, une à la fois dans un fichier. Puis dès l’âge de 13 ans, j’ai débuté comme pompiste et caissière au Irving. Ensuite, j’ai étudié en administration, sans penser que j’allais reprendre le dépanneur un jour.»

Puis un jour, l’offre de prendre la relève de l’entreprise est arrivée.

«Quand je suis sortie de l’école, j’ai travaillé comme représentante. Je baignais dans le domaine des dépanneurs à nouveau. Je trouvais que j’étais à ma place alors j’ai achalé mon père longtemps (rires)! J’ai eu mes deux filles ensuite et je lui parlais de mon désir de gérance lorsque sa retraite arriverait.»

«C’est lui-même qui m’a offert la gérance lors de ma deuxième grossesse. On voulait faire le transfert sur une période cinq ans pour baigner là-dedans alors nous avons fait un transfert graduel. Je suis maintenant très à l’aise à comparer il y a six ans. J’avais encore besoin de lui pour plusieurs cas et dossiers, comme la gérance des employés, notamment.»

L’ouverture engendre la stabilité

La gérante du Marché du Boisé se dit privilégiée de maintenir du personnel stable sur de longues périodes.

«Je suis bien ouverte pour adapter les horaires selon la personne. J’ai des filles qui jouent au soccer ou encore au frisbee. Même chose pour les congés à Noël ou pour adapter les horaires selon les études. On fait beaucoup d’activités hors travail comme un party piscine, un party de Noël ou encore des soupers de départ. Nous sommes liées longtemps», confie-t-elle.

«Je n’ai aucun problème avec mes employés. Plusieurs restent pendant trois ou quatre ans. J’en ai plusieurs que j’embauche à la sortie du secondaire et qui partent à la fin de leurs études pour aller vers leur domaine. Sur 13 employés, il y en a toujours 2 ou 3 qui bougent plus, mais le reste est stable. Tant mieux! Je me dis qu’une grosse partie de notre succès passe par mes employés.»

Un «professeur» de renom

Le succès de Julie Lemieux n’est pas fruit du hasard. Elle a beaucoup appris à travailler aux côtés de son père.

«Mon père était fort sur l’adaptation et les changements. Je prends exemple sur lui! Il faut toujours penser à des produits qui font que les gens vont venir chez vous plutôt qu’ailleurs. Comme lorsqu’il a décidé de se spécialiser en bières de microbrasserie, ils n’étaient que trois dépanneurs au Québec.»

«Mon père triplait des chiffres d’affaires et trouvait le don de remonter les dépanneurs. J’ai vraiment eu un bon prof! Il est content que j’aie repris les rênes. Ça y permet de faire autre chose en plus, comme de se concentrer à son rôle de conseiller municipal. Il ne fait plus de tâche journalière ici, mais il est toujours là pour me coacher.»

De l’ambition

Julie Lemieux regorge de projets.

«Mon cerveau marche non-stop! Il y a des projets qui s’en viennent et je n’exclus pas de démarrer d’autres dépanneurs Marché du Boisé dans l’avenir.»

Il est encore trop tôt pour déterminer si ses filles prendront la relève un jour.

«Sait-on jamais! C’est sûr qu’elles vont probablement suivre mon chemin, dans le sens qu’elles pourraient travailler pour moi pendant leurs études. Puis elles vont me demander d’engager leurs amis.»

Clients satisfaits

Qui dit longévité dit clients réguliers et lien de proximité.

«On a beaucoup de clients réguliers! Nous avons encore des clients du Irving qui sont déménagés ici et qui disent nous reconnaître. Certains clients viennent me parler dans mon bureau et ils ne sont pas gênés. Ils ont connu mon père pendant longtemps et ils se sont habitués à me voir. J’ai déjà mis de l’essence dans l’auto de certains à 13 ou 14 ans et maintenant, ils me revoient ici», lance-t-elle en souriant.

«C’est différent du dépanneur que nous avions. C’était une clientèle d’autoroute, tandis qu’ici, c’est une clientèle plus familiale. Maintenant, je reçois des courriels, des commentaires ou encore des demandes de bières et nous avons adhéré à Facebook. Ça nous garde proches de nos clients.»

Vous pouvez suivre le Marché du Boisé au https://www.facebook.com/marche.du.boise?fref=ts.