Le Lampsilis en mission sur le Saint-Laurent

UQTR. Le navire de recherche Lampsilis lèvera l’ancre au port de Trois-Rivières, tôt demain matin, pour mettre le cap sur la plus importante mission de son histoire. Le groupe de chercheurs dressera un portrait détaillé de l’état du fleuve du Saint-Laurent.  

Ce n’est plus un secret, l’activité humaine a des répercussions sur  l’environnement. Les impacts se font notamment de plus en plus ressentir sur l’or bleu, alors que plus de la moitié des cours d’eau de la planète seraient dans un état de haute dégradation. Mais qu’en est-il de notre fleuve Saint-Laurent ?

C’est la question sur laquelle les 12 professeurs et autant d’étudiants se pencheront lors de leur périple de douze jours. Ils vont parcourir pas moins de 1000 km, de Sainte-Anne-de-la-Pérade jusqu’au lac Saint-François, à bord du navire de recherche de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).

Le groupe mesurera la présence de rejets anthropiques, tels les coliformes fécaux et les pesticides, afin d’analyser les impacts de ceux-ci sur la chaîne alimentaire.

 « Nous serons un peu comme les médecins du Saint-Laurent. On ne va pas seulement regarder un bobo, mais plutôt l’ensemble des indicateurs de santé du fleuve », a imagé le professeur et chercheur, François Guillemette.

La mission se déroulera en deux étapes, a indiqué son collègue Gilbert Cabana, également enseignant sur le campus trifluvien. La première partie du périple sera dédiée aux poissons. Mais détrompez-vous, cela n’a rien d’un voyage de pêche ordinaire.

Le Lampsilis déploiera ses filets dans une dizaine d’endroits stratégiques sur le fleuve. Une fois l’échantillonnage complété, les chercheurs tenteront de déterminer d’où proviennent les contaminants ingérés par les poissons. 

Du 9 au 16 juillet, le navire redescendra ensuite le fleuve pour entamer la seconde partie de son périple : l’eau. Une soixantaine de points de collectes sont à l’horaire. Dans les secteurs des îles de Sorel, de Contrecoeur et de Repentigny, différents organismes assisteront l’équipage en récoltant des échantillons d’eaux en zones littorales, inaccessibles par navire.

Avec les données recueillies, les experts souhaitent développer des traceurs d’activités. « Ces derniers agiront comme un code barre, ce qui veut dire qu’ils permettront d’identifier les différents types de polluants présents  », a expliqué M. Guillemette.

Bien que la mission soit organisée à des fins de recherches, ce dernier indique qu’une fois les résultats compilés, les instances gouvernementales pourront s’y appuyer pour mettre en place des mesures.

Menée par les professeurs François Guillemette, Gilbert Cabana et Andrea Bertolo de l’UQTR, l’équipe de chercheurs comptera aussi sur l’expertise de collègues d’autres universités québécoises ainsi que du Centre canadien des eaux intérieures et du Centre Saint-Laurent d’Environnement et changement climatique Canada.

À noter qu’il s’agit de la plus importante mission interuniversitaire du Lampsilis depuis que sa coque a mouillé les eaux en 2005.