Le hangar #1 ouvre ses portes à la population

TROIS-RIVIÈRES. Pour la première fois depuis longtemps, voire même de l’histoire du Port de Trois-Rivières, le hangar #1 sera ouvert à la population durant le FestiVoix de Trois-Rivières, puisque le lieu accueillera la nouvelle scène des Voix Chorales.

Les médias ont été invités, aujourd’hui, à visiter le hangar, qui vient d’être vidé, en présence du président-directeur général du Port, Gaétan Boivin.

«J’ai toujours dit qu’il faut conserver le patrimoine industrialo-portuaire qu’il nous reste. Des hangars de cette qualité, ça n’existe plus sur le Saint-Laurent. Tout a été mis à terre. Le hangar #1 est dans une condition impeccable. On doit conserver ce patrimoine, le mettre en valeur. On a beaucoup de hangars au port de Trois-Rivières, mais mon hangar favori, c’est le #1 parce qu’il a une âme. Il a son histoire, ses odeurs, ses défauts. C’est pour ça qu’il est beau», confie M. Boivin.

La partie du hangar #1 longeant le fleuve a été construite aux environs de 1934 et a été agrandie le long de la voie ferrée en 1937. À l’intérieur même du hangar, on peut d’ailleurs bien distinguer les deux sections du bâtiment.

À l’intérieur, on peut encore voir des ponts roulants qui facilitaient la manutention du papier. À l’extérieur, des passerelles de bois s’élevaient depuis les portes d’entrepôt afin que les débardeurs fassent rouler les bobines de papier, qui pesaient environ 350 kilos chacune, jusqu’au navire.

Le hangar a une superficie de 70 000 pieds carrés. La hauteur intérieure varie entre 28 et 40 pieds.

Au fil de son histoire, le hangar #1 a accueilli plusieurs types de marchandises, mais pendant une longue période, il servait à entreposer les rouleaux de papier destinés à l’exportation par voie maritime.

«Avec l’arrivée de la CIP, les rouleaux étaient entreposés ici. Il y avait des galeries du côté du fleuve. Les débardeurs amenaient les rouleaux de papier devant les portes. Ils étaient roulés sur les galeries avant d’être chargés sur les navires, raconte Gaétan Boivin. À cette époque, les plus gros navires étaient de 10 à 15 fois plus petits que ceux d’aujourd’hui. On entrait ces rouleaux deux par deux. Les débardeurs devaient être forts, mais ils devaient aussi être très délicats, parce que quand l’enveloppe était brisée, la valeur du rouleau de papier diminuait. Trois-Rivières était le port où il y avait le moins de perte. On a conservé cette expertise avec les années.»

Des chorales et un lieu inusité

Les 25-26 juin et 2-3 juillet, le hangar #1 sera l’hôte des spectacles des Petits Chanteurs de Trois-Rivières, des Petits Chanteurs de la Maîtrise du Cap, de Voxart et du Chœur Chanteclair.

«C’est une occasion unique de pouvoir entrer dans le hangar et le faire découvrir aux gens. On souhaitait faire quelque chose d’intime malgré l’immensité du lieu. On a une longue tradition chorale en Mauricie. Ça allait de soi de créer une scène pour les voix chorales. (…) Ça faisait longtemps que le hangar nous intriguait comme endroit. On a discuté de la possibilité de faire des spectacles. Il y avait une ouverture considérant qu’aucune entreprise de louait le hangar pendant le festival. On aime présenter des spectacles dans des lieux différents», indique Thomas Grégoire, directeur général du FestiVoix.

Environ 500 places sont prévues pour cette scène, mais comme l’endroit est vraiment très grand, l’organisation pourrait facilement augmenter le nombre de places assises au besoin.

«C’est un superbe endroit. On va le tester cette année. Après, on verra. Le Port a aussi des contraintes pour la gestion du hangar. On serait content de revenir. Sinon, on verra la possibilité d’un autre partenariat avec le Port», conclut-il.