Le gouvernement libéral vante son bilan économique
POLITIQUE. À la veille d’élections partielles dans quatre circonscriptions, trois ministres du gouvernement Couillard ont convoqué une conférence de presse, dimanche après-midi, pour vanter son bilan économique.
«C’est toujours important de marteler la bonne performance de l’économie du Québec et la bonne performance du marché du travail», a soutenu le ministre des Finances, Carlos Leitao, qui était accompagné de la ministre de l’Économie, des Sciences et de l’Innovation, Dominique Anglade, ainsi que du ministre de l’Emploi, François Blais, à l’événement qui se tenait au Centre de commerce mondial de Montréal.
Les ministres, qui n’avaient pas de mesure nouvelle à annoncer, ont refusé de tracer un lien entre les élections prévues lundi et la conférence, qui visait simplement, disent-ils, à «souligner tout le travail qui a été accompli» depuis leur élection, il y a près de trois ans, a expliqué le ministre Blais.
«Le moment était opportun pour faire cette mise à jour. Parce qu’on a entendu pendant une longue partie de l’année des mauvaises nouvelles. Là, on a vraiment des bonnes nouvelles. On finit l’année en position de force et c’est utile de le rappeler à la population», a renchéri M. Leitao.
Le gouvernement s’est félicité notamment d’avoir «rétabli la solidité des finances publiques» en atteignant le déficit zéro, et d’avoir contribué à la création de plusieurs emplois qui ont mené au plus bas taux de chômage en 40 ans.
«Il y a eu en moyenne 1000 emplois créés par semaine depuis l’arrivée du gouvernement au pouvoir. On constate que ça se poursuit, qu’il y a une mobilisation et nous allons continuer à mobiliser l’ensemble des acteurs», a soutenu Mme Anglade.
Selon les dernières données de Statistique Canada publiées vendredi, le taux de chômage a diminué de 0,6 point en novembre pour atteindre 6,2 pour cent, son plus faible niveau depuis 1976. Chez les 15 à 64 ans, le taux d’emploi a grimpé à 74,2 pour cent, ce qui est un sommet, selon le ministère de l’Emploi.
«Nous avons aujourd’hui non pas un problème d’emploi au Québec, mais un problème de main d’oeuvre. (Il faut) une main-d’oeuvre compétente, polyvalente et en nombre suffisant et nécessaire pour répondre aux aspirations économiques des entreprises québécoises», a souligné M. Blais.
L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) attribue ce taux de chômage historique à une baisse de la population active, ce qui a suscité les critiques des partis de l’opposition.
«Le taux de chômage a baissé, c’est vrai. Mais pourquoi? Parce que dans le dernier mois, 20 300 Québécois sont tellement découragés qu’ils ont arrêté de chercher de l’emploi», a déploré Jean-François Lisée, le chef du Parti québécois (PQ), en entrevue téléphonique.
Le porte-parole de la Coalition avenir Québec en matière de finances, François Bonnardel, abonde dans le même sens. «Nous sommes la deuxième nation au monde la plus vieillissante après le Japon. C’est normal que le taux de chômage baisse, la population active baisse», a-t-il constaté.
Le PQ et la CAQ accusent d’ailleurs le gouvernement d’avoir atteint le déficit zéro «sur le dos des contribuables», une critique qui a souvent été répétée lors d’une manifestation de la CSN qui s’est tenue samedi pour dénoncer les coupes passées dans le réseau des centres de la petite enfance (CPE).
Mais selon le ministre des Finances, «mettre de l’ordre dans la maison» a été nécessaire pour réinvestir dans l’éducation, la santé et les centres de la petite enfance.
«Ce que nous avons fait, depuis juin 2014, c’est de nous assurer que le système, un système très important pour l’avenir du Québec, puisse bien fonctionner à long terme», a-t-il affirmé, ajoutant que selon lui, les politiques du Parti libéral étaient beaucoup plus progressistes que celles du Parti québécois, qui souhaitait augmenter le coût des CPE à 9 $ pour tout le monde.
La Presse canadienne