Le garçon de 16 ans qui a rêvé grand!

C’était il y a presque 20 ans. Du haut de ses 16 ans, Pierre-Paul Boisvert commençait à gérer des chanteurs. Jennifer Gélinas, d’abord. La Trifuvienne Fabiola Toupin a, quant à elle, été la première chanteuse professionnelle à lui faire confiance. Il écrivait les communiqués de presse, faute d’avoir assez d’argent pour embaucher quelqu’un d’autre pour le faire. C’est elle qui lui a dit qu’il avait du talent dans les communications. L’idée a fait son chemin. C’est ce qui a donné naissance à Pur Communications en 2002, puis à PURCOM Entertainment Group.

«À 16 ans, je dirais qu’il y avait de la naïveté. On rêve grand», lance Pierre-Paul Boisvert.

Cinq ans plus tard, il a quitté Trois-Rivières vers Montréal, une étape qu’il n’a pas trouvée facile. Il confie avoir souvent eu envie de faire demi-tour et revenir, mais il aurait alors perdu de vue son objectif d’aider les artistes de la région à progresser à Montréal et ailleurs au Canada.

«On a d’abord beaucoup développé l’aspect des communications et des relations de presse, explique-t-il. Les artistes venaient et nous engageaient, mais ils n’avaient pas de distributeur. C’est à ce moment qu’on a décidé de créer le label pour les structurer et les aider. On vient aussi de créer une division de spectacles. Tout ce qu’on a ajouté, c’était par nécessité. Ça demande évidemment beaucoup de travail et de passion. Ça en a pris des années, mais ce fut une marche à la fois. Cette année, c’est comme un feu d’artifice. C’est la récolte.»

Les nombreux efforts ont payé. En 2012, Pierre-Paul Boisvert a été admis à l’Académie des Grammy Awards. Cette même année, la maison de disque PUR Records était lancée. Depuis, le label a réalisé plus d’un million de ventes numériques et physiques d’albums. Cela a été marqué par la remise d’un  disque diamant au début du mois.

«Pour un gros label, ce serait une petite semaine, mais pour nous, c’est énorme, car on le fait avec une majorité d’artistes indépendants et émergents sous notre aile, précise-t-il. Beaucoup d’entre eux en sont à leur premier album ou EP. Le but de la maison de disque a toujours été d’amener les artistes québécois, et encore plus de la région, à se faire connaître davantage. De voir qu’on atteint le million de ventes avec des artistes indépendants qui produisent leur musique et qui mettent leur argent et leurs tripes là-dedans, c’est une fierté. Ça démontre qu’il y a un intérêt pour tous les types de musique.»

«Les artistes indépendants émergents sont souvent laissés pour compte, ajoute Pierre-Paul Boisvert. On est l’une des seules boîtes spécialisées pour eux. C’est plus difficile, c’est sûr. Les gens se jettent généralement sur les gros noms. On fait peut-être le double du travail. Ce n’est pas le chemin le plus facile, mais c’est si valorisant quand on voit de beaux succès», souligne-t-il.

La firme PUR Communication sera bientôt prête à gérer l’entièreté de la carrière d’un artiste. À l’image de son idole René Angélil, Pierre-Paul Boisvert rêve de découvrir cette perle rare, sa Céline,  et de l’accompagner dans tout ce qu’implique sa carrière.

«Mais si je n’y arrive pas, je dormirai quand même, note-t-il. Je veux juste continuer à cheminer. Au début, mon objectif était d’en vivre. C’est atteint depuis quelques années. Là, c’est juste du plus, juste du beau. Je souhaite aider le plus d’artistes possible. C’est un peu une mission de vie, de carrière.»

Vers les États-Unis

Plus tôt cette année, Pierre-Paul Boisvert a commencé le développement international de son entreprise, essentiellement chez nos voisins américains. En quelques mois, il est allé développer des contacts à deux reprises en Floride, ainsi qu’une fois à Las Vegas où il est en discussion avec une salle.

«On a une place d’affaires à New York pour rencontrer les clients également. Le marché américain, on voir ça sur du long terme. On essaie de développer des alliances pour arriver à amener des artistes de chez nous aux États-Unis. Dans le cas de la Floride, par exemple, il y a à la fois le marché anglophone et le marché francophone durant l’hiver», fait-il remarquer.

«On ne peut jamais rêver trop grand. Il faut y aller d’année en année. Pour ma part, c’est parti avec beaucoup de naïveté. J’ouvrais les portes et je continuais en dépit des redus. Aujourd’hui, bien que je sois plus stratégique, j’ai encore ces rêves. Je n’ai pas encore réalisé le quart de ce que je veux faire», conclut-il.