Le directeur d’IDÉ Trois-Rivières réplique à Frédéric Laurin
Interpellé par une entrevue réalisée avec l’économiste Frédéric Laurin dans nos pages il y a quelques semaines, article où M. Laurin affirmait que Trois-Rivières avait «plusieurs bonnes idées mais pas de stratégie», Innovation et développement économique Trois-Rivières (IDÉTR) juge important que les citoyens soient au courant de ce qui est mis de l’avant au plan économique dans leur ville.
«C’est important de faire comprendre ce que l’on fait», lance d’entrée de jeu le directeur général d’IDÉTR, Yves Marchand.
«C’est sûr qu’on a une stratégie, mais on ne veut pas nécessairement la partager avec tout le monde puisque le milieu économique est compétitif. Mais on est loin de s’en aller dans la brume», ajoute-t-il.
Comme exemples, il cite les stratégies gouvernementales dont a fait siennes IDÉTR, un forum de discussion nommé Réseau aéronautique Trois-Rivières qui vise des échanges entre les intervenants de ce domaine, des projets inscrits dans le Fonds de diversification de 200 millions $ post-Gentilly-2 dont les démarches étaient déjà amorcées etc.
«On a une structure régionale en place qui fait que l’on collabore avec les CLD et maintenant, on a intégré les SADC. On se parle dans la région au point de vue économique».
Frédéric Laurin affirmait dans nos pages qu’ «au lieu de CLD ou de SADC, j’aimerais que l’on ait une seule stratégie et que l’on travaille en équipe. L’idée, c’est de contourner les blocages et que les entrepreneurs prennent en charge la région, comme ça se fait dans certaines villes du monde. Il faut développer une stratégie régionale et l’appliquer. Les villes ne sont pas là pour remplacer les autres. Les SADC et les CLD sont toujours utiles, mais dans le cadre d’une stratégie».
Diversification économique
Trois-Rivières fait face elle aussi a des défis économiques importants. La bonne nouvelle, selon Yves Marchand, c’est que la ville est sur la bonne voie.
«La diversification économique a été enclenchée au début 2000 et ça a grimpé depuis la fusion. On a déjà un bon bout de chemin de fait. La diversification est du travail de longue haleine, tu ne peux pas faire ça sur 5,6 ou 7 ans. Le taux de chômage est pratiquement demeuré inchangé depuis quelques années et pourtant, on en a eu des chocs économiques».
L’aéronautique et l’économie du savoir seront deux pôles déterminants dans le succès économique de Trois-Rivières.
«Avec les pertes d’Aleris, le secteur des pâtes et papiers, Gentilly-2, on a réussi quelque chose que je qualifierais "d’acceptable". On n’est pas pleinement satisfaits et il y a encore du travail à faire, mais on sait qu’on est sur la bonne voie».
L’entrepreneuriat
«On a un mentorat qui est très important, l’accompagnement des entrepreneurs. On a des ateliers qui regroupent 400 personnes. On a une mesure de soutien aux travailleurs autonomes. En 2014, on aura encore plus d’initiatives que dans le passé, puisqu’il y aura beaucoup de transferts d’entreprises. Les jeunes doivent prendre conscience de leur rôle. Ils ont un rôle à jouer, mais ils ne peuvent pas jouer tout le rôle dans la diversification économique», explique M. Marchand, qui cite les partenariats avec les maisons d’enseignement de Trois-Rivières comme exemple d’une façon d’inculquer progressivement une culture entrepreneuriale.
Une direction
Enfin, Yves Marchand insiste sur le fait que son équipe et lui ne s’en vont pas «à l’aveuglette», mais que le plan de match est bel et bien défini.
«Prenez le District 55 par exemple. Il n’y a pas d’argent qui a été investi sur une décision improvisée. Notre visée avec ce projet-là, c’est de combler les fuites commerciales importantes afin d’obtenir une offre commerciale plus large et complémentaire».
«On sait où on veut aller et on doit saisir toutes les opportunités», a conclu Yves Marchand.