Le déneigement continue de faire jaser au conseil de ville

Plusieurs citoyens ont pris la parole lors de la séance publique du conseil municipal, mardi soir, pour dénoncer les décisions prises en matière de déneigement cet hiver.

Deux pétitions ont également été déposées au Conseil.

La première concerne les résidents des rues Désilets, Mailhot, Tourigny et Farmer, dans le district Marie-de-l’Incarnation. Une centaine de résidents ont signé la pétition qui demande de revenir au mode de déneigement antérieur et de faire en sorte que les activités de déneigement convergent vers l’îlot central, comme c’était le cas les dernières années, plutôt que les terrains des résidences.

« La mesure actuelle crée des enjeux importants de sécurité, dénonce Nathalie Moisan qui a pris la parole au nom des signataires. Le déneigeur laisse deux pieds de neige sur les côtés. Ça bloque les puisards et ça empêche l’écoulement des eaux. Certains résidents déneigeaient personnellement le trottoir devant leur résidence, mais ce n’est plus envisageable et ça rendra l’accès à nos résidences moins sécuritaire. »

La pétition fait état que certains véhicules lourds ne sont plus en mesure de circuler dans ces rues lorsqu’il y a un véhicule stationné en bordure du trottoir en raison des amoncellements de neige en bordure de l’îlot et du trottoir.

Mme Moisan fait aussi remarquer qu’il y a un risque d’inondation des sous-sols des résidences du secteur puisque le quartier a été construit sur de la glaise, de sorte que l’accumulation de neige sur les terrains augmentera la quantité d’eau autour des fondations des maisons.

Plusieurs autres citoyens résidant dans des rues où la neige était habituellement déposée sur le terre-plein se sont exprimés par rapport à leur surprise de voir la neige être poussée sur leur terrain cet hiver. 

La seconde pétition, présentée par Édith Lachance, a récolté près de 1000 signatures en quelques jours. Elle a salué la volte-face de la Ville qui a finalement décidé de faire déneiger les deux trottoirs plutôt qu’un seul dans les premiers quartiers. Toutefois, elle déplore que de nombreux piétons sont encore mis en danger.

« Ça a permis de sécuriser beaucoup de personnes dans les premiers quartiers, mais je crois que la Ville devrait mieux appliquer les principes de mobilité durable. La situation est inquiétante. Il y a eu un enjeu de déneigement des escaliers l’an dernier. Là, ce sont les trottoirs. À quoi ça sert s’ils ne sont pas déneigés, surtout que c’est en hiver qu’on en a encore plus besoin avec la visibilité réduite et la noirceur qui s’installe en fin d’après-midi. C’est un service essentiel et on ne devrait pas faire de compromis sur la sécurité », lance Édith Lachance en demandant une révision des rues touchées par la décision de ne déneiger qu’un trottoir sur deux le plus tôt possible.

Rappelons que la Ville avait apporté des modifications à ses cibles de déneigement après des discussions avec les entrepreneurs en déneigement pour évaluer comment optimiser l’efficacité des opérations. Le manque de personnel, le nombre de kilomètres de trottoirs à déneiger dans des délais serrés et la neige des terrains privés se retrouvant dans la rue sont ressortis comme des freins à un déploiement efficient.

Cela fait en sorte que pour améliorer la qualité de l’entretien des rues et des trottoirs, le nombre de kilomètres de trottoirs déneigés a dû être réduit cet hiver, expliquait la Ville, faisant en sorte que dans certaines rues locales et collectrices, un trottoir sur deux est déneigé. Le choix des trottoirs a été guidé par la présence d’écoles, de commerces ou de résidences de personnes âgées à proximité. Les trottoirs situé sur le côté ensoleillés ont aussi été favorisés.

« Le niveau de service offert lors des premières neiges faisait en sorte que le trottoir était sur le béton. En déneigeant les deux trottoirs dans les premiers quartiers, ils seront encore sur la neige. Le résultat ne sera pas à la hauteur de ce qui a été demandé aux entrepreneurs, vu qu’il y aura plus de trottoirs à déneiger », commente le maire Jean Lamarche.

D’autres citoyens ont également fait remarquer que le déneigement d’un seul trottoir sur deux dans le secteur de la rue Louis-Pinard et de la rue Malapart cause des difficultés aux étudiants habitant le quartier qui doivent attendre l’autobus en étant juchés sur les bancs de neige.