Le Colloque Avenir maritime se penche sur l’avenir du Saint-Laurent

Le Réseau Québec maritime a choisi Trois-Rivières pour la tenue de la troisième édition de son congrès Avenir maritime organisé en collaboration avec le Port de Trois-Rivières et le Centre interdisciplinaire de développement en cartographie des océans.

C’est dans un contexte de bouleversements environnementaux, économiques et géopolitiques sans précédent que des scientifiques, décideurs politiques et acteurs économiques du Québec ainsi que de la France examinent différentes pistes de solutions pour l’avenir du Saint-Laurent, un écosystème confronté à de multiples pressions interconnectés: changements climatiques, crise des pêches, érosion côtière, instabilité économique, guerre commerciale et vieillissement des infrastructures.

“C’est l’avenir maritime qui est rassemblé à Trois-Rivières et nous en sommes très fiers, a souligné le président-directeur général du Port de Trois-Rivières, Gaétan Boivin. La relation de collaboration entre le Réseau Québec Maritime et le Port de Trois-Rivières se vit depuis plusieurs années, ayant travaillé ensemble sur plusieurs projets de recherche en innovation. Le développement maritime durable est un objectif que nous partageons et recevoir un congrès comme celui-ci à Trois-Rivières permettra aux organisations de s’inspirer mutuellement.”

L’avenir du fleuve Saint-Laurent est un élément important du congrès au cours duquel les participants  abordent des solutions pouvant favoriser sa préservation en harmonie avec son rôle de pilier économique.

“Nous faisons face à une accélération sans précédent des bouleversements environnementaux et socio-économiques, dans un contexte géopolitique de plus en plus instable, constate la directrice générale du Réseau Québec maritime, Gwenaëlle Chaillou. Ces derniers mois, nous en avons collectivement ressenti les impacts. À travers Avenir maritime, nous souhaitons rassembler les expertises et décloisonner les savoirs et bâtir ensemble de nouvelles façons de penser et d’agir, pour mieux s’adapter. Ce congrès est une occasion unique de connecter la recherche, les territoires et les communautés afin de construire des réponses collectives, ancrées et intelligentes aux défis actuels.”

Une évaluation régionale du fleuve sera prochainement menée, au bout d’un long processus, a expliqué mardi Catherine Guillemette, qui travaille en évaluation environnementale pour le gouvernement fédéral depuis 2007 et qui, depuis 2017, se concentre sur l’évaluation des effets cumulatifs sur le Saint-Laurent et la Méditerranée en collaboration avec les Premières Nations.

“En 2021, le Mohawk Council of Kahnawake a présenté une demande au ministre de l’Environnement du Canada pour avoir une évaluation régionale d’un secteur du fleuve Saint-Laurent. Entre 2021 et 2023, on a eu des discussions avec le gouvernement provincial pour voir s’il y avait un intérêt à faire une évaluation conjointe. Ce n’était pas possible. À l’automne 2024, le ministre de l’Environnement a autorisé l’agence à aller de l’avant et à mener l’évaluation régionale en partenariat avec les Mohawks de Kahnawake et d’autres Premières Nations intéressées. On a huit autres Premières Nations membres de notre groupe de travail et partenaires.”

Le but de l’évaluation régionale est d’approfondir la compréhension de l’état du fleuve.

“En évaluant les relations qui existent entre les différentes activités de développement, les écosystèmes, mais aussi les droits et intérêts des Premières Nations, on espère pouvoir établir un ensemble de conditions de référence et de conditions ciblées qui vont permettre de mieux évaluer les effets des différentes activités de développement. Établir des conditions de référence, ça va permettre de mieux évaluer l’impact des projets futurs et de permettre à ces projets-là de contribuer davantage à avoir des changements positifs. Ça va nous permettre de mieux identifier des stratégies d’atténuation pour les différentes activités qu’on va évaluer et aussi de réaliser des gains environnementaux et sociaux.”

Un appel d’intérêt pour compléter le recrutement des différents experts a été lancé.

“Qui va réaliser l’étude?, demande Mélanie Sanschagrin, coordonnatrice des consultations à la division des relations autochtones de l’Agence d’évaluation d’impact du Canada. Le groupe de travail composé par l’Agence et les Premières nations, mais autour on voit graviter divers intervenants, consultants, autorités fédérales, ONG, chercheurs, membres de l’académie, universitaires, etc.”

Le mandat final pour débuter l’étude devrait être donné d’ici la fin de l’été ou au début de l’automne.

“On va pouvoir ensuite dresser une liste de recommandations qui vont cibler certaines des activités et ces recommandations-là peuvent être des mesures d’atténuation mais aussi des mesures de suivi, des interventions prioritaires et des mesures d’amélioration, précise Mme Guillemette. Dans nos conclusions et avec les recommandations, on va voir comment les résultats de notre évaluation régionale vont pouvoir éclairer les futurs processus de planification, d’autorisation, mais aussi est-ce qu’on espère pouvoir améliorer l’efficacité et l’efficience des futures évaluations d’impact pour les projets.”