Le Centre Le Havre a déposé un projet d’hébergement d’urgence à Cap-de-la-Madeleine

Au moment où le conseil municipal de Trois-Rivières s’apprête à adopter la modification réglementaire autorisant la présence de la Halte-douceur géré par l’organisme Point de rue sur la rue Royale, un autre organisme œuvrant auprès des personnes en situation d’itinérance annonce avoir présenté un projet au CIUSSS MCQ il y a un mois pour aider à régler la problématique de ces personnes les nuits d’hiver.

Le Centre Le Havre a répondu « sur-le-champ » à l’appel d’offres lancé le 19 juillet par le CIUSSS MCQ.

« Nous avons déposé un projet alternatif susceptible de solutionner les problèmes d’itinérance vécus au cours des derniers hivers au centre-ville de Trois-Rivières. Nous croyons qu’il est de notre devoir d’en informer la population et les élus trifluviens avant que la ville de Trois-Rivières ne prenne position sur ce sujet lors de son assemblée du conseil du mardi 20 août. »

Au lendemain de l’assemblée publique du conseil municipal mardi dernier, où il a été mentionné que la Halte-douceur devait être au centre-ville parce que c’est là que sont les itinérants, la directrice générale du Centre Le Havre, Karine Dahan, croit au contraire que la clientèle peut se déplacer à l’extérieur du centre-ville pour recevoir des services, notamment de l’hébergement d’urgence.

« On est partagé là-dessus. Notre principe au Centre Le Havre, c’est d’aller là où sont les gens. Une fois qu’on les a rejoints, il faut mettre en place le fait qu’on puisse les déplacer. Si par exemple il y a un hébergement, on va s’installer au Cap, mais on dit que les gens ne passent pas le pont dans un sens ou dans un autre. Si on les véhicule, ils vont venir. Et si on réfléchissait à faire un système de transport pour ces personnes-là et de les ramener ensuite. Si on prend l’exemple d’une personne en situation d’itinérance qui a besoin de faire des démarches à l’aide sociale et que l’endroit où il fait dodo, c’est le Cap, ça va pas forcément être pratique d’aller au centre-ville. Mais si j’ai des ressources humaines qui lui permettent de faciliter ce transport, la question du centre-ville se pose différemment. »

La directrice du Havre fait remarquer que l’hébergement d’urgence ne fait pas partie de la mission de Point de rue.

« Le résultat de la Halte-douceur est, pour l’ensemble, peu probant actuellement. Nous croyons que la Ville de Trois-Rivières commettra un impair en apportant un changement de zonage qui permettra la transformation d’un endroit en un lieu permanent, mal adapté aux besoins des personnes en situation d’itinérance qui doivent cohabiter avec les résidents du secteur qui méritent sécurité et tranquillité d’esprit. »

À l’assemblée publique la semaine dernière, le président de Point de rue, Michel Byette, avait révélé que l’organisme n’avait pas encore le financement pour faire la Halte-douceur et que le projet présenté pour l’hiver prochain prévoyait « plus de sécurité à l’extérieur » et « une meilleure insonorisation » notamment.

Le CIUSSS MCQ doit maintenant décider s’il accorde du financement aux deux projets ou s’il n’en retient qu’un seul.