Le brigadier au grand coeur
TROIS-RIVIÈRES. Le 25 mai prochain, cela fera 10 ans, jour pour jour, que Maurice Masse est brigadier. Matin, midi et soir, c’est avec le sourire qu’il fait traverser les élèves de l’école Freinet, au coin du boulevard Saint-Louis et de la 7e Avenue.
En poste à cet endroit depuis trois ans, il connaît bien le personnel de l’école et les élèves, qui ont d’ailleurs rapidement adopté le gentil brigadier. Et on peut affirmer sans se tromper que cette affection est réciproque. Pour preuve, deux fois par année, à Noël et à Pâques, il remet à l’école des surprises pour les enfants.
«Il m’est passé une idée un jour, raconte-t-il. Je suis allé voir une surveillante de l’école pour lui en parler. Elle a porté ma demande à la direction, qui a tout de suite accepté. Depuis ce temps-là, j’achète des chocolats et des surprises que je remets au personnel de l’école qui en fait ensuite la distribution.»
«On n’a pas le droit de donner quelque chose directement aux enfants et c’est bien normal. C’est pour ça qu’on fonctionne de cette façon, explique M. Masse. Pour moi, ça ne change rien au plaisir que j’ai de les gâter. Je suis content de faire ça pour eux. Je les apprécie et ils me le rendent bien.»
L’homme qui a toujours été généreux de son temps et de son argent a développé un lien spécial avec le personnel, les élèves et leurs parents. «Je n’ai jamais fait ça à une autre école. J’ai un attachement particulier pour ici, confie-t-il. Tout le monde m’appelle par mon prénom et je connais aussi les leurs. Les élèves me saluent et sont très gentils avec moi. C’est un climat de travail très agréable.»
Un cadeau inattendu
Jeudi dernier, ce fut au tour des élèves de faire une surprise à M. Masse. À la sortie des classes, les élèves de 6e année de la classe de Karine Dumas ont remis des fleurs et une carte au brigadier en signe de reconnaissance et d’appréciation. Une attention qui lui a fait chaud au cœur.
«Je ne m’y attendais pas du tout, a-t-il lancé d’un air surpris. C’est vraiment très gentil. Quand je dis qu’il y a quelque chose de spécial avec cette école, eh bien en voici une autre preuve! On ne voit pas ça ailleurs.»
Au diable la retraite!
En théorie, Maurice Masse est à la retraite. En théorie. Mais il aime bien trop travailler pour s’arrêter. Et l’idée de relaxer à la maison est loin de lui plaire. Au contraire, il adore être à l’extérieur pour profiter du grand air. C’est l’une des raisons pour lesquelles il aime tant son travail de brigadier.
«Je suis une machine à travail, admet-il en riant. J’aime ça et ça ne m’épuise pas. Je n’ai jamais regardé l’heure ni pris de pause. Auparavant, j’étais responsable de la sécurité à l’Université du Québec à Trois-Rivières. Quand j’ai pris ma retraite, j’ai pris quelques jours de vacances et puis j’ai commencé comme brigadier. Rien faire, ce n’est pas pour moi.»
Ce qu’il aime de son travail de brigadier, c’est le contact qu’Il a avec les gens. «Ça fait 54 ans que je suis dans le public. J’aime voir et saluer le monde», répond-il simplement.
Tous les matins, il se réveille aux alentours de 4h. Plus matinal que le coq, il n’a même pas besoin mettre son cadran. À 8h tapant, il est au coin de la rue, fidèle au poste. «Je suis là quatre fois par jour, précise-t-il. Le matin de 8h à 8h30, sur l’heure du dîner de 11h45 à 12h15 et de 12h40 à 13h10 ainsi que le soir de 15h40 à 16h10.» Et ainsi de suite, toujours avec le sourire… depuis bientôt 10 ans.