L’aréna Jérôme-Cotnoir fermé d’urgence

La Ville de Trois-Rivières a dû fermer d’urgence l’aréna Jérôme-Cotnoir, dans le secteur Trois-Rivières Ouest, mardi dès 18h30 à la suite d’un rapport d’une firme d’ingénieur confirmant que des fissures observables sur les murs intérieurs de l’infrastructure représentent un danger pour le public à l’intérieur du bâtiment.

Les fissures ont été remarquées il y a quelques mois à la suite d’une inspection d’entretien du bâtiment. Elles étaient suffisamment suspectes pour que la Ville fasse appel à une firme spécialisée en ingénierie structurale. « On a alors réalisé que la problématique était sans doute plus importante que prévu, note Éric Angers, directeur de la gestion des eaux et des immeubles. À première vue, il y avait des fissures en escalier, ce qui n’est pas bon signe pour les blocs de béton, ainsi que des fissures longitudinales tout le tour du bâtiment. »

C’est en analysant les plans et devis de l’aréna, construit en 1974, que le coup de massue est venu: les blocs se retrouvant dans les fondations du bâtiment ne sont pas en béton armé. « La structure est ainsi doublement affaiblie, résume M. Angers. Ça cause de la fragilité au bâtiment et l’aréna ne répond pas aux normes actuelles du Code du bâtiment. Aussi, comme le contreventement n’est pas fixé dans le haut, le mur pourrait basculer vers l’intérieur du bâtiment. »

Le rapport stipule également qu’une force de vent de 65 km/h appliquée sur la structure pourrait y causer des dommages permanents.

« On s’est rapidement mis en marche pour trouver des solutions. Le manque d’entretien n’est pas en cause ici. En fait, l’aréna Jérôme-Cotnoir est l’un de nos beaux arénas au niveau mécanique et du système de glace. C’est vraiment au niveau de la conception initiale qu’on a vu des lacunes importantes », renchérit M. Angers.

Fermeture de plusieurs mois

La Ville de Trois-Rivières devra effectuer des travaux de mise aux normes du système de résistance latérale du bâtiment et une stabilisation des murs seront nécessaires avant d’envisager une réouverture de l’aréna Jérôme-Cotnoir. Pour l’instant, on parle d’une fermeture évaluée entre 10 et 12 mois.

Les travaux requis sont estimés à 750 000$, en plus des coûts à prévoir pour l’architecture et la mécanique du bâtiment. « C’est un projet assez considérable pour remettre l’aréna en fonction. On n’est pas en mode démolition, mais plutôt de sécurisation pour une mise aux normes. Ça vaut la peine de faire ces travaux, car reconstruire le bâtiment avec les annexes, ça représente plusieurs millions de dollars », précise M. Angers.

Cette fermeture « soudaine et subite » survient dans un contexte où le bâtiment ne faisait pas partie de la liste des priorités en ce qui a trait à son indice de vétusté. Au contraire, l’aréna était considéré en santé par la Ville. Le système de réfrigération de la glace avant été changé, tout comme le système de chauffage et la tour d’eau.

La situation de l’aréna Jérôme-Cotnoir vient aussi soulever des questions sur la structure d’autres bâtiments municipaux construits à la même époque, dont l’aréna Claude-Mongrain. La Ville entend y vérifier si le même schéma de fissures s’y répète.

Plusieurs organisations affectées

« Dès qu’on a reçu le rapport, on a pris la décision de fermer l’aréna considérant que la structure est menaçante pour la sécurité des usagers. Il n’y a aucune chance à prendre quand la vie des personnes peut être en jeu. C’est un coup dur pour nos organismes sportifs qui ont été informés hier », commente Daniel Cournoyer, maire suppléant de Trois-Rivières.

Le Tournoi provincial midget de Trois-Rivières Ouest devait notamment tenir ses premiers matchs à l’aréna Jérôme-Cotnoir ce soir (8 février). Entre 35 et 40 équipes sont attendues en ville pour cet événement.

« Notre priorité ce matin est de revoir l’horaire du tournoi pour les relocaliser sur d’autres glaces. On doit ensuite présenter des scénarios aux gens du hockey mineur, puis aux autres organisations concernées pour revoir la saison, explique Sophie Desfossés, directrice de la culture, des loisirs et de la vie communautaire à la Ville de Trois-Rivières. On a dû faire un exercice de priorisation, car il y a beaucoup d’événements et d’activités dans nos arénas à cette période de l’année: hockey, patinage de vitesse, patinage artistique… »

L’enjeu sera entre autres d’optimiser les heures de glace des organisations afin de pouvoir continuer d’offrir des plages de patinage libre aux citoyens de Trois-Rivières. « On demande la collaboration des associations pour qu’elles nous informent rapidement si des heures de glace ne sont pas utilisées pour que nous puissions les remettre à la population ou à une autre organisation », ajoute Mme Desfossés.