L’ancienne Aleris deviendra le quartier Le Relais

Le futur quartier urbain durable qui sera implanté sur le site de l’ancienne usine Aleris, dans le Bas-du-Cap, portera le nom de quartier Le Relais.

Réfléchie par le comité de Toponymie de la Ville, cette anagramme qui reprend les lettres d’Aleris veut marquer la transition entre le passé industriel du secteur et son avenir.

Espaces verts, habitations durables, services de proximité: ce projet d’envergure vise à  redévelopper le terrain de 18 hectares laissé vacant afin d’en faire un milieu de vie durable favorisant l’esprit de communauté.

« Ce site est situé en plein cœur du Bas-du-Cap dans un milieu de vie construit où il reste peu de potentiel de redéveloppement. Ce site représente 90% du potentiel de construction dans le secteur du Bas-du-Cap. C’est une occasion unique à saisir », fait remarquer Pamela Soto, coordonnatrice – Schéma et plan d’urbanisme à la Ville de Trois-Rivières. 

Un vaste espace vert trônera en plein centre du quartier qui viendra connecter le site du nord au sud. On y retrouvera des modules de jeu pour enfants, du mobilier urbain, un parvis animé pour les espaces commerciaux, un parc canin, une plaine de jeux libres, ainsi que des bassins de rétention paysagers. Les espaces verts occuperont 22% du quartier Le Relais.

Le secteur sera essentiellement composé de maisons en rangée, de duplex et d’immeubles multilogements. Les bâtiments ne dépasseront pas six étages, mais la majorité des constructions auront trois étages ou moins. La Ville vise une proportion de 20% de logements communautaires, abordables et sociaux dans le quartier. On devrait également y retrouver des constructions en bois, ainsi que des toits blancs.

La vision prévoit également l’implantation d’un pôle communautaire pour les futurs résidents du site et les gens habitant les quartiers existants pour favoriser les rencontres entre les résidents et générer un esprit de communauté. Un terrain a également été prévu pour répondre aux besoins additionnels du Centre de services scolaire pour une nouvelle école primaire, par exemple.

La Ville de Trois-Rivières a fait appel à l’équipe d’Atelier Urbain, à Montréal, pour l’accompagner dans le concept d’aménagement urbain. Au préalable, la Ville a fait faire une étude de marché immobilier afin d’analyser le marché de Trois-Rivières et plus spécifiquement du Bas-du-Cap pour déterminer les typologies d’habitation qui pourraient bien compléter le secteur.

À l’exception de quelques rues collectrices, la majorité des rues locales seront apaisées et partagées, ce qui viendra réduire la vitesse de la circulation automobile dans le secteur. Une largeur équivalente à celle de la chaussée sera un espace vert qui recueillera les eaux de ruissellement sous la forme de vastes îlots. L’autopartage et l’utilisation des transports collectifs y seront aussi encouragés par différents moyens.

Par ailleurs, une firme a été mandatée pour réaliser une étude de circulation pour évaluer l’impact de ces près de 950 nouveaux ménages sur la circulation dans le secteur. Une quantification des émissions de gaz à effet de serre dans le quartier Le Relais est aussi dans les plans. Cela permettra de comparer les émissions de GES du quartier comparativement avec un développement de banlieue plus traditionnel.

« Ce terrain que nous nommions Aleris prend son envol. On a eu l’opportunité comme ville et comme société de partir d’une page blanche, d’écrire l’histoire de ce futur quartier et d’écouter les citoyens dans le processus. Je suis heureuse de la participation de la population et de les voir s’approprier le secteur. Ce projet novateur viendra lier le haut et le Bas-du-Cap », souligne Sabrina Roy, conseillère du district de la Madeleine. 

Des citoyens ont eu leur mot à dire

Près de 1100 personnes ont été impliquées dans le processus de consultation, que ce soit par le moyen d’un sondage, d’ateliers de co-création ou de dépôt de mémoires. La vision découlant de tout ce processus a été présentée le 5 avril lors d’une assemblée publique lors de laquelle les citoyens ont pu exprimer leurs préoccupations face au plan proposé et poser leurs questions.

Les participants à l’assemblée ont notamment questionné l’équipe de la Direction de l’Aménagement sur l’impact prévu sur la circulation automobile dans le secteur et les environs, sur le processus de décontamination du terrain, la présence suffisante ou insuffisante d’espaces de stationnement, la connexion du quartier au reste du Bas-du-Cap, la pollution lumineuse, l’accessibilité universelle du quartier, de même que les possibilités d’aménagement de toits verts.

La version définitive du plan d’aménagement sera déposée en juin 2023 et sera accessible au public sur le site Web municipal.

Place à la décontamination

Le permis de décontamination du site a été délivré il y a quelques jours. Les travaux viennent tout juste de commencer. Ceux-ci seront toutefois réalisés sur une période de cinq ans.

« L’activité industrielle sur ce site a pris fin en 2008 avec la fermeture de l’usine Aleris, mais il a longtemps eu cette vocation. La décontamination sera complexe pour effacer toute trace industrielle sur le site. Ce sont des travaux d’envergure, mais la décontamination sera de niveau résidentiel. Cela nous permettra d’avoir les moyens de nos ambitions », explique Mme Soto.

La durée des travaux s’explique aussi par le fait que la terre sera décontaminée directement sur le site. Le traitement se fera par biopile, qui consiste à aérer la terre et à y insérer une bactérie qui dégradera les contaminants présents dans la terre. La Ville a choisi cette méthode puisque c’est celle qui a le moins d’impact sur l’environnement et celle qui générera le moins de nuisances pour les résidents des environs.