L’absence du maire prolongée pour 90 jours

Les élus du conseil municipal de Trois-Rivières ont majoritairement consenti à prolonger de 90 jours l’absence du maire Jean Lamarche pour des raisons de maladie. Après cela, le Conseil ne pourra que lui accorder un dernier délai de grâce de 30 jours si le maire devait s’absenter plus longtemps.

« J’ai vu le maire vendredi dernier. Son état s’améliore, mais ce n’est pas parfait. Il aura trois mois devant lui pour lui permettre de prendre une bonne décision. Il m’a dit que lorsque sa décision sera prise, il l’annoncera. Ça prendra peut-être moins de 90 jours, mais il a demandé cette possibilité pour son bien-être à lui », affirme Daniel Cournoyer, maire suppléant de Trois-Rivières. 

L’alinéa 3 de l’article 317 de la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités permet de décréter que le défaut de M. Lamarche d’assister aux séances n’entraîne pas la fin de son mandat, et ce, « en raison d’un motif sérieux, hors de son contrôle et ne causant aucun préjudice » aux citoyens.

C’est cette dernière partie du règlement qui a fait tiquer certains conseillers municipaux, au point de demander le vote sur la résolution. Pas pour s’opposer à la prolongation de l’absence du maire en tant que tel, mais parce que ceux-ci estiment que la situation a entraîné des préjudices.

« Quand on affirme qu’il n’y a pas eu de préjudices, c’est faux. Des dossiers ont été remis, il n’y a pas eu de réunion du comité sur la transparence pendant quatre mois… Ce sont quand même des préjudices », soutient Luc Tremblay, conseiller du district de Châteaudun.

« Il y a aussi eu la décision sur l’agrandissement du parc industriel Carrefour 40-55 qui a été reportée en janvier en raison de l’absence du maire, tout comme la question de revoir la gouvernance, renchérit Pierre-Luc Fortin, conseiller du district des Estacades. Les gens disaient que le principal intéressé n’était pas là et, donc, qu’on devait reporter la prise de décision. »

Une prolongation de 30 jours proposée

Durant la réunion de travail, l’idée de prolonger de 30 jours le défaut du maire d’assister aux séances du conseil, tel qu’indiqué sur le billet du médecin de M. Lamarche, a été soumise. Puis, en cas de besoin, cette absence aurait pu être prolongée de 90 jours par la suite.

« J’opterais pour le prolongement de 30 jours parce que c’est ce qui est fait normalement dans tous les types d,entreprises. Même si on est touché par la situation du maire, je ne voudrais pas laisser croire à un système à deux vitesses, un pour les élus et un pour les employés », commente la conseillère du district des Rivières, Pascale Albernhe-Lahaie.

« C’est facile de se faire taxer d’intentions que je n’ai pas. Je préconisais une prolongation de 30 jours. Je pense qu’on aurait pu avoir une unanimité pour les 30 jours. J’y vais avec ma conscience de gérer les deniers publics sainement. Je suis contre la prolongation de 90 jours. On aurait pu opter pour 30 jours et réviser plus tard », poursuit François Bélisle, conseiller du district de Pointe-du-Lac.

« Quand tu te fais dire qu’on prolonge l’absence pour 30 jours, ça ne donne pas grand jeu, renchérit Alain Lafontaine, conseiller du district des Forges. La période de 90 jours permet avoir la position mentale pour pouvoir passer à travers. Ce n’est pas une jambe cassée où on sait que c’est réglé en 60 jours. »

Rappelons que le 16 janvier, le maire annonçait qu’il suspendait ses activités municipales pour une période de quelques semaines, « un temps d’arrêt nécessaire afin de lui permettre de se repositionner face au climat de travail malsain qui règne autour de la table du conseil municipal ».

Présentement, c’est la Ville qui assume la totalité du salaire du maire Jean Lamarche. Le maire suppléant Daniel Cournoyer bénéficie aussi du salaire de premier magistrat depuis l’absence de M. Lamarche. Au sixième mois d’absence du maire, c’est l’assureur qui assumera 75% du salaire, tandis que la différence, soit 25%, sera assumée par la Ville.