La TROC craint pour les services sociaux

La Table régionale des organismes communautaires Centre-du-Québec / Mauricie ne croit pas à l’harmonie que prétend répandre le ministres de la Santé Gaétan Barrette avec son projet de loi 10 sur la réorganisation des effectifs du réseau.

«Il m’a bien fait rigoler. Il a mis ses lunettes rose», soutient Renaud Beaudry coordonnateur de la TROC, en parlant de l’article publié dans ces pages la semaine dernière, article où M. Barrette affirmait que tout le monde joignait les rangs, après une phase de mécontentement initial.

«Moi, je rencontre très peu de gens qui trouvent ça positif comme idée. Si une personne est membre d’un conseil d’administration ou est un dirigeant actuellement, les gens ne diront plus ce qu’ils pensent. Il n’y a que le ministre qui pense que ça va bien», estime-t-il.

«Il a rédigé un projet de loi en vase clos. Maintenant, il doit le vendre, lui trouver des qualités. Il se donne plein de pouvoirs. Les gens du réseau se taisent parce qu’ils savent qu’ils sont sur un siège éjectable. Croyez-vous qu’ils vont critiquer en sachant ça? Il y a un paquet de monde qui ont peur pour leur job, tout le monde est inquiet», affirme-t-il, en colère.

«Une telle loi donnerait tous les pouvoirs à la fonction de centre hospitalier, ne laissant pas grand-chose aux groupes communautaires. On craint que les services sociaux soient oubliés, tassés  et que tout le monde doive se mettre au service de ce qui serait créé, un centre intégré des services sociaux, comme en 2003 nous avions peur de la réforme du ministre Couillard de l’époque.»

«Le ministre n’en a que pour les services hospitaliers, mais ça ne nous aidera pas, ça va nous nuire. Le gouvernement en place a annulé les engagements du gouvernement précédent. On a 220 organismes dans la région et on nous dit qu’il y aura un gel au moins pour 2014-2015», explique M. Beaudry.

Maintenant, la TROC doit passer à l’action, ce qu’elle entend bien faire, d’ailleurs.

«On a demandé d’être entendu à la commission parlementaire, mais 70 organismes maximum peuvent être entendus. On va assurément produire un mémoire et le transmettre au ministère. On va leur dire que si le gouvernement se concentre vers les services hospitaliers, les besoins en services sociaux vont augmenter.»