La STTR entre dans l’ère numérique

TRANSPORTS. Quelque part au début de 2018, les billets en cartons seront définitivement retirés de la circulation. Les utilisateurs de la Société de transport de Trois-Rivières n’auront plus qu’à passer une carte à puce rechargeable sur un détecteur avant de prendre place dans l’autobus.

Le président de la STTR, André Noël, a confirmé que l’organisation travaille à moderniser son système de paiement depuis plusieurs années déjà. Dès la fin de 2017, des tests seront effectués sur le terrain afin de paver la voie à la transition numérique dans son parc d’autobus. 

«Il faut d’abord former les chauffeurs ainsi que les détaillants autorisés à cette nouvelle technologie. Le virage se fera graduellement vers la fin de l’année. Les nouvelles cartes à puce seront entièrement opérationnelles en 2018», a indiqué M. Noël.

Tous les types de billets seront encodés dans une carte à puce qu’il suffira de passer sur le détecteur en montant à bord du bus. Les correspondances seront elles aussi validées électroniquement.

Si tout va comme prévu, avance André Noël, la carte sera non seulement rechargeable dans les points de services habituels, mais également en ligne. «Il faudra toutefois prévoir un délai maximal de 48h pour que la transaction soit enregistrée sur les serveurs», explique-t-il.

La mise en place de la technologie à puce permettra d’éviter les embouteillages à l’embarquement et contribuera à réduire la fraude. Il y a quelques années, la STTR avait été forcée de mettre en place des agents de sécurité dans ses autobus pour contrer l’utilisation en hausse de cartes mensuelles de contrefaçon. Cette pratique frauduleuse engendre annuellement des pertes évaluées à plus d’une centaine de milliers de dollars à l’organisation.

«Ça représente environ 3% de notre budget annuel», avait révélé le directeur de la société trifluvienne, Guy de Montigny, en entrevue avec TC Média pour discuter des développements dans le dossier de la carte à puce, en 2015. 

Une modernisation de 1,3 million$

Selon André Noël, il en coûtera 1,3 million de dollars pour implanter un système de carte à puce dans la Capitale régionale. Le ministère des Transports s’acquittera de 75% de la facture. Le reste sera épongé par l’organisation trifluvienne. 

Le projet est réalisé en collaboration avec les villes Saguenay et Sherbrooke. Ces deux sociétés de transports – dont les marchés sont semblables à celui de Trois-Rivières – ont accepté de s’allier dans un consortium afin de faciliter l’intégration et l’acquisition de l’équipement.

L’investissement va en valoir la chandelle, assure le président de la STTR. «Ça va nous ouvrir des portes. Une fois la période de transition électronique complétée, on va pouvoir développer des outils pour permettre, par exemple, de savoir où sont les autobus en temps réel. Les possibilités sont infinies!»

« Clôner » le système de l’Outaouais

Avec l’implantation de son système électronique par la carte à puce, le réseau de transport en commun trifluvien emboîtera le pas à de grandes villes comme Montréal et Québec.

C’est toutefois 200 km plus à l’Ouest, en Outaouais, que Trois-Rivières a sélectionné la technologie qu’elle s’apprête à implanter. En effet, une étude de faisabilité réalisée en 2014 a conclu que le système de carte à puce développé par la Société de transport de l’Outaouais est celui qui correspondait le mieux aux besoins du consortium.

« Il existe plus d’un système sur le marché, mais il est encore trop tôt pour dire lequel va s’imposer. C’est comme VHS et son concurrent Betamax à l’époque », a illustré M. Noël. « Par ailleurs, le modèle de carte OPUS utilisé à Montréal est beaucoup trop musclé pour une petite société comme la nôtre. »  

La STTR a déjà signé une entente avec l’Outaouais lui permettant de dupliquer son programme. Un contrat pour l’acquisition des équipements d’une valeur de 764 582 $ a été accordé au même fournisseur, la firme française XEROX Business Solutions. Du côté de la société trifluvienne, on indique que ce choix a été motivé par un souci de compatibilité avec les logiciels.

Une fois que la carte à puce sera implantée, il sera beaucoup plus facile pour la société de transport en commun d’apporter des mises à jour à son système. « Si on veut suivre le rythme, il faudra déjà penser à le moderniser dans cinq ans », a terminé M. Noël.

Le transport en commun en chiffres

La Société de transport de Trois-Rivières c’est:

– 23 circuits

– 3 537 354 millions de passagers (2015)

– 3 450 263 km desservis (2015)

La Société de transport de Saguenay c’est:

– 34 circuits urbains, 8 circuits ruraux, 13 circuits de fin de semaine

– 4 502 319 millions de passagers (2015)

– 4 627 174 km desservis (2015)

La Société de transport de Sherbrooke c’est:

– 35 lignes

– 7 645 200 millions de passagers (2015)

– 6 613 138 km desservis (2015)