La science, ni masculin ni féminin

ÉDUCATION. «Il est plus facile de briser un atome que de briser un préjugé». C’est sur ces paroles inspirantes d’Albert Einstein que le Collège Laflèche de Trois-Rivières a imaginé un projet d’ateliers de démonstration pour démystifier la place des femmes en science. 

Les scientifiques font face à un nouveau défi, pas si nouveau que ça. Le constat est le même partout : le sexe féminin est sous-représenté dans les secteurs des sciences et des technologies.

Face à cette problématique vieille comme le monde, un groupe d’enseignants a mis sur pied l’hiver dernier le projet La science a-t-elle un sexe ? financé à la hauteur de 70 000 $ par le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation. L’aide financière provient de l’enveloppe dédiée au programme gouvernemental NovaScience.

L’outil pédagogique permettra de démystifier et de sensibiliser les jeunes à la représentation des sexes dans le domaine scientifique. «Ils auront non seulement l’occasion de voir, mais aussi de toucher les sciences autrement qu’à travers des ateliers démonstratifs originaux», a indiqué la directrice des études du Collège Laflèche, Sonia Gaudreault.

Dès le printemps prochain, les ateliers-conférences seront déployés dans les écoles de la Mauricie. La direction de l’établissement collégial souhaite rejoindre un peu plus de 1000 jeunes du primaire et du secondaire. «Des filles, mais aussi des garçons», a précisé Mme Gaudreault.

La science a-t-elle un sexe ?

Et si la façon dont les sciences sont abordées dans les manuels scolaires avait une incidence sur la perception qu’ont les jeunes de la place des femmes dans ce domaine composer presque uniquement d’homme ?

C’est ce que croit l’équipe derrière cet audacieux projet. «La science a été essentiellement écrite pas les hommes. On peut donc penser que ce style d’écriture aurait peut-être été différent si la plume avait été tenue par des femmes, a-t-elle avancé. Au final, la science serait peut-être plus compréhensible pour les filles.»

Cette dernière a constaté qu’encore trop de filles se perçoivent moins douées pour les sciences que leurs homologues du sexe masculin. «Elles se créent elles-mêmes des barrières», a-t-elle souligné tristement.

Le mandat de préciser ses barrières a été confié à Martin Lepage et à Éric Rabouin, respectivement professeurs de chimie et de mathématiques au Collège Laflèche. Ils sont chargés de la recherche, de la conception et de la présentation des ateliers-conférences.

Afin de les épauler, un comité de validation scientifique composé de professeurs-chercheurs de différentes institutions universitaires de la province a été mis en place. 

Mardi, l’enseignant Éric Rabouin en a dévoilé un peu plus sur leur contenu. Comme exemple, il a mis en scène la fécondation comme on le présente actuellement aux jeunes. «Trop souvent, le spermatozoïde et représenté comme le chevalier alors que l’ovule est relégué au rôle de la princesse en détresse», concède-t-il. Pour la suite, il faudra assister à l’un des ateliers.

Les écoles intéressées à présenter entre leurs murs le projet clé en main La science a-t-elle un sexe ? peuvent signaler leur intérêt auprès de Technoscience Mauricie-Centre-du-Québec au 819 376-5077.