La relève, une histoire de passion

ARTISANAT. Le Cercle de fermières de Trois-Rivières célèbrera son 15e anniversaire en 2015. Comptant plus de 150 membres, l’association trifluvienne confie que le secret d’une relève forte, c’est d’abord une histoire de passion.

«Il faut en parler, aimer ce qu’on fait et montrer ce qu’on fait, énumère la présidente du Cercle de fermières de Trois-Rivières, Ginette Léveillé. On n’a pas juste des personnes âgées, mais aussi beaucoup de jeunes qui s’intéressent à cette forme d’art.»

Il semblerait que les sites Internet comme Pinterest y soient pour quelque chose. «Ça a beaucoup permis l’éclosion de cette forme d’art, remarque Louise Gagnon, membre du Cercle de fermières de Trois-Rivières depuis 10 ans. Depuis quelques années, le travail manuel, comme la couture et le tricot, revient à la mode. Il y a aussi beaucoup le bouche à oreille qui nous apporte de la relève.»

«Il faut commencer par de petits projets qu’on sait qu’on va pouvoir finir, ajoute Mme Gagnon. Une débutante ne doit pas commercer par une grande courtepointe, elle doit commencer par des napperons par exemple. C’est comme ça qu’elle va avoir le goût de continuer, parce qu’elle aura mené à terme son premier projet. Il y a une grande fierté à faire quelque de ses propres mains.»

Ce sentiment de fierté est d’autant plus présent chez les membres du Cercle de Trois-Rivières, car ces femmes redonnent à la société. En effet, elles envoient des couvertures aux enfants sous la protection de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).

«Il y a une fille qui nous a envoyé une lettre quand elle est sortie de la DPJ, à ses 18 ans, raconte Mme Gagnon. Elle nous disait que la couverture qu’elle avait reçue l’avait sauvée. Elle était contente de l’attention qui lui avait été portée. Il y a une autre petite fille de la DPJ qui a demandé qui avait fait la doudou. On lui a répondu que c’était une grand-maman et elle était tellement contente parce qu’elle n’avait pas de grand-maman. Ça lui faisait une grand-maman.»

Bien que l’impact de leur travail soit difficile à mesurer, ces artisanes sont heureuses de pouvoir joindre l’utile à l’agréable. «Quand on a de belles histoires comme ça, on sait qu’on ne fait pas ça pour rien», conclut la présidente.