La nouvelle Politique sur la dénomination toponymique sera retravaillée
Le comité de toponymie de Trois-Rivières travaille depuis plusieurs mois sur la nouvelle mouture de la Politique sur la dénomination toponymique. L’adoption de la nouvelle politique était prévue à l’ordre du jour du conseil municipal mardi soir, mais a été reportée afin d’apporter des amendements à la proposition soumise par le comité.
C’est la conseillère du district des Forges, Mariannick Mercure, qui a souhaité entamer une discussion pour que la Ville se donne les moyens d’arriver, un jour, à la parité entre les hommes et les femmes en toponymie.
En présentant ses arguments à ses collègues conseillers et au maire Jean Lamarche, elle s’est dite «choquée» par la décision du comité de toponymie à l’effet que «les membres sont d’accord pour maintenir une rigueur, un suivi historique et ont le souci de proposer des noms significatifs pour la Ville, et de ne pas vouloir en arriver à une parité homme/femme au détriment de ces éléments», ce dernier élément posant problème dans son esprit.
À plusieurs reprises déjà, Mme Mercure s’est intéressée à la place des femmes dans la toponymie de Trois-Rivières et elle avait abordé cet enjeu en comité de toponymie dans les derniers mois.
«D’après ce que j’ai pu recenser, depuis 2017, seuls cinq toponymes référant à des femmes ou leurs œuvres ont été recommandés pour nommer des lieux contre 28 toponymes masculins. Il faut considérer les femmes. Notre banque de noms féminins est bien remplie. J’aimerais qu’on se donne des pistes de solution», témoigne Mariannick Mercure.
Elle a ainsi proposé quelques modifications avant d’adopter le projet de Politique sur la dénomination toponymique, notamment que «la présente politique précise et fait part de l’engagement de la Ville de traiter avec parité entre les femmes et les hommes, transparence, équité, uniformité, cohérence et efficacité les demandes toponymiques que génère l’existence d’une grande ville.»
Mme Mercure propose aussi que la Ville se donne pour objectif d’atteindre d’ici 2040 –ou une autre cible qui conviendra au conseil municipal– la parité toponymique entre les femmes et les hommes.
Elle a également suggéré d’ajouter que «tant que la parité toponymique entre les femmes et les hommes n’aura pas été atteinte, choisir, pour chaque toponyme référant à un homme ou son œuvre, deux toponymes référant à des femmes ou à leurs œuvres, en portant un intérêt particulier aux femmes marginalisées».
Somme toute, les propositions de Mariannick Mercure ont reçu un bon accueil de la part du reste du conseil municipal.
«Je suis d’accord avec Mariannick. Ça fait 20 ans que je suis en politique et c’est encore difficile d’avoir la parité. C’est le temps de prendre notre place à côté des hommes. Il faut faire le double saut pour être capable d’être reconnue et honorée à notre juste valeur», soutient Ginette Bellemare, conseillère du district de Rigaud et mairesse suppléante.
Il a été convenu que la politique soit retravaillée en comité afin d’en arriver à un accord unanime du conseil municipal.
Rappelons que la Politique sur la dénomination toponymique vise à structurer le traitement des demandes toponymiques et à mettre en place des procédures précises afin de guider le travail de tous les intervenants en la matière.