La fin de l’urgence et une nouvelle vocation pour Cloutier-du Rivage
Il était difficile de maintenir les services de l’urgence du Centre Cloutier-du Rivage depuis plusieurs années. Le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec a pris la décision de mettre fin à l’urgence de l’établissement pour plutôt lui donner une nouvelle vocation qui répondra mieux aux besoins du secteur.
Un médecin sera encore présent à Cloutier-du Rivage, mais l’institution pourra aussi compter sur la présence d’infirmières praticiennes spécialisées de première ligne, alias les super infirmières, ainsi que sur une équipe multidisciplinaire formée, par exemple, d’un nutritionniste, de travailleurs sociaux, d’infirmières et de pharmaciens.
Le centre offrira un service de consultations avec et sans rendez-vous à raison de 40 plages de rendez-vous par jour, sept jours par semaine. On y transférera aussi les suivis des maladies chroniques qui se font actuellement du côté du centre St-Joseph.
«On a pris le temps de faire un portrait de la clientèle de Cloutier-du Rivage. Autour du centre, la population est généralement défavorisée. On retrouve des familles monoparentales, des personnes âgées, mais la majorité des gens qui viennent sont des gens de l’extérieur du Bas du Cap. Avec le modèle qu’on préconise permettra d’offrir des services interdisciplinaires et de proximité», précise Dre Anne-Marie Garnier, directrice des services professionnels au CIUSSSMCQ.
En 2018-2019, l’urgence de Cloutier-du Rivage a accueilli 20 477 patients. De ce nombre de consultations, plus de 80% étaient considérées comme des priorités 4 et 5, soit les cas les moins urgents. D’ailleurs, 86% obtenaient un congé à domicile, tandis que 3% étaient transférées vers le CHAUR.
«Dès l’entrée de l’usager, l’infirmière ira à sa rencontre et le référera au professionnel qui sera le plus en mesure d’apporter la solution à son problème», ajoute Dre Grenier.
Les gens se présentaient principalement à l’urgence pour des lésions traumatiques telles que des entorses, des plaies, des lacérations et des contusions, des maladies du système ostéo-articulaire (tendinites, lombalgies, sciatalgies), ainsi que des maladies respiratoires.
«On constatait aussi que dans 60% à 80% des cas, les infirmières praticiennes spécialisées de première ligne (IPSPL) auraient pu régler le problème plutôt qu’un médecin. La clinique s’articulera autour de leur pratique. Le fait de retirer le statut d’urgence de Cloutier-du Rivage nous donnera une marge de manœuvre pour développer des services. En ce moment, c’était un frein et les besoins étaient tout autres que l’urgence. On comprend que ça peut être perçu comme une perte, mais on se donne pour mission que les gens ne voient pas la différence», explique Nathalie Boisvert, directrice des services ambulatoires et des soins critiques.
Quatre postes d’IPSPL ont d’ailleurs été affichés pour le Centre Cloutier-du Rivage. Celles-ci devraient entrer en fonction en octobre. La transition entre l’urgence et la nouvelle vocation de l’établissement se fera rapidement.
D’autres projets sont aussi à venir au Centre Cloutier-du Rivage, mais impossible d’en savoir plus pour l’instant.