«La demande augmente»

COMMUNAUTÉ. Les organismes communautaires font front commun pour réclamer un meilleur financement de Québec. Depuis le 23 janvier, ils mènent campagne un peu partout dans la province pour faire valoir leur point.

Les groupes du  Centre-du-Québec et de la Mauricie ne font pas exception. Ils ont expédié au ministre des Finances des cartes et objets symboliques inspirés du jeu de Monopoly. Ce mardi, des représentants étaient à Québec et Montréal pour occuper deux édifices gouvernementaux.

Ces actions marquent un deuxième temps de la campagne «Engagez-vous pour le communautaire» qui a fait descendre plus de 700 personnes dans les rues du Centre-du-Québec et de la Mauricie en novembre dernier. Elles veulent rappeler au gouvernement leurs revendications quant au rehaussement de leur financement à la mission.

«Plusieurs groupes éprouvent des difficultés à maintenir le même niveau d’activités d’année en année avec le budget disponible, alors que la demande augmente», déplore Amélie Dubuc de la CDC de Trois-Rivières. «La situation n’est pas près de s’améliorer si le gouvernement s’entête à jouer au grippe-sou», poursuit François Landry, coordonnateur de la Table régionale des organismes communautaires du Centre-du-Québec et de la Mauricie.

Le visage de la pauvreté au Québec change, martèlent les organismes. De plus en plus de travailleurs doivent recourir à une banque alimentaire pour subvenir à leurs besoins. Les besoins des personnes handicapées jumelés à un vieillissement de la population constituent un enjeu social de plus en plus criant. Pour les familles vivant avec une personne malade, en détresse ou handicapée, les délais s’étirent avant qu’elles n’obtiennent un premier service dans le réseau public. Tous ces facteurs obligent la population à se tourner vers le milieu communautaire pour obtenir de l’aide.

«Les membres du gouvernement, en privé comme sur la place publique, reconnaissent l’importance et l’expertise des organismes communautaires. Malgré tout, ils continuent de les sous-financer. Les bottines ne suivent pas les babines!», affirme Caroline Moreau de la CDC de l’Érable.

Lors de la précédente mobilisation de la campagne Engagez-vous pour le communautaire, les 7, 8 et 9 novembre derniers, l’ensemble des partis politiques présents à l’Assemblée nationale ont unanimement adopté une motion demandant au gouvernement du Québec de rehausser le financement des organismes communautaires autonomes. À la suite de cet engagement moral, les organismes attendent impatiemment le dépôt du budget 2017-2018 du Québec pour savoir si le gouvernement passera de la parole aux actes en bonifiant l’enveloppe qui leur est destinée.

Rappelons que tous les jours, les organismes communautaires aident des gens qui ont faim, qui sont isolés, qui sont malades, qui souffrent, qui cherchent de l’aide pour eux et leur famille. Au Centre-du-Québec et en Mauricie, ils aident à nourrir plus de 20?000 personnes, viennent en aide à 25?000 individus en perte d’autonomie, rejoignent plus de 10?000 jeunes, aident 9?000 personnes handicapées et leurs familles et hébergent 2?000 personnes aux prises avec d’importants problèmes sociaux.

«Si les organismes communautaires n’étaient pas là, qui prendrait en charge toutes ces personnes?? Le système public de santé qui craque déjà sous la pression?? Les municipalités?? Les villes?? Les organismes communautaires travaillent pour et avec la population. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement de reconnaître l’importance de l’action des 300 organismes communautaires d’ici et des 4?000 groupes de tout le Québec. Nous lui demandons un financement à la hauteur du rôle crucial que nous jouons», conclut M. Landry.