La communication, une variable primordiale
CANCER. Dans le cadre du sondage mené auprès des couples vivant l’expérience du cancer, la chercheuse Marie-Claude Blais s’attend à ce que la communication soit au cœur des besoins soulevés par les couples.
«C’est une variable très importante, mentionne la psychologue et professeure au Département de psychologie de l’UQTR. C’est à la base de tout. Si la communication n’est pas bonne, aider l’autre devient un réel casse-tête.»
«Un autre facteur essentiel est de savoir comment soutenir son ou sa partenaire sur le plan émotionnel, ajoute-t-elle. De prime abord, ça peut avoir l’air simple et évident, mais c’est beaucoup plus difficile en pratique. Ce n’est pas tout le monde qui sait comment s’y prendre, quoi dire et quoi faire exactement. Encore là, c’est en lien direct avec la communication dans le couple.»
Les conjoint(e)s étant directement affectés par le cancer, Mme Blais souligne l’importance de travailler en équipe avec les deux personnes du couple. «Le cancer, ça ne touche pas seulement les personnes qui en sont atteintes, mais aussi leurs proches. Les conjoint(e)s sont donc directement touchés et les deux personnes du couple sont confrontées à la maladie chacune à leur façon.»
«Le couple, c’est une équipe. Il y a donc une influence mutuelle entre les conjoints et c’est pourquoi on a tout intérêt à s’intéresser aux deux personnes. En prenant ça en considération et en étant bien outillés, les professionnels de la santé peuvent être de bons guides pour aider les gens qui sont affectés par le cancer», explique Marie-Claude Blais.
L’étude qui se terminera en 2015 présentera diverses mesures, certaines plus simples et d’autres plus complexes. «Parfois, ça peut être aussi simple qu’un manque d’informations et quelques conseils, fait remarquer la chercheuse. On va travailler à partir de ce qui se fait de bien et on va améliorer le reste.»
Des perceptions différentes
À l’automne, la deuxième phase de la recherche sera lancée auprès d’intervenants en oncologie. Des psychologues, des infirmières et des gestionnaires qui oeuvrent en oncologie seront notamment interrogés.
«On veut voir si ce qu’on propose fait du sens pour eux parce que, souvent, les perceptions divergent beaucoup entre les patients et les professionnels de la santé, indique Mme Blais. Les besoins identifiés des deux côtés sont rarement les mêmes.»
À titre d’exemple, elle mentionne que les couples considèrent important de dialoguer sur la façon dont le cancer affecte leur vie alors que cela ne fait pas partie des priorités quand il s’agit d’interventions médicales.