Josyane Laforce revient de loin

TÉMOIGNAGE. Josyane Laforce porte bien son nom. Cette Demois’Ailes, qui devait prendre part au défi de l’édition 2017, s’est vue foudroyer par un accident vasculaire cérébral (AVC) le matin du 3 octobre 2016. Aujourd’hui rétablie, elle entend participer au défi des Demois’Ailes 2018.

Josyane Laforce est une femme d’affaires typique. Elle doit concilier travail, famille et activités, alors son horaire est très chargé. À l’automne 2016, elle a décidé de prendre du temps pour elle, alors elle s’inscrite au défi des Demois’Ailes.

«Avant de m’inscrire, je m’entraînais de façon aléatoire. J’ai également essayé le crossfit et je jouais au dekhockey. Tout ça faisait de moi une personne active. J’ai décidé de m’inscrire aux Demois’Ailes car depuis trop longtemps, je me cherchais un défi à relever dans un but très précis, soit de m’entraîner pour garder la forme, de penser à moi et de soutenir une cause également», confie-t-elle d’emblée.

Mais voilà que tout s’écroule le matin du 3 octobre 2016…

«C’est là que ma vie a changé. Je me suis présentée au travail, comme tous les autres matins. Assise confortablement à mon bureau, un mal de tête intense est survenu subitement. Étant habituée, je me suis dit que c’était une autre migraine.»

«J’ai ouvert les yeux et ma vue était embrouillée. Mon bras était engourdi et j’ai chuté par terre, car mes jambes ne voulaient plus collaborer. Mon bras gauche n’avait plus aucune force. J’ai donc pris mon cellulaire et j’ai appelé mon médecin», ajoute la Trifluvienne d’adoption.

C’est alors qu’elle a décidé de se rendre à l’hôpital où elle a été soumise à différents examens.

«Dans l’attente, mon médecin m’a rappelée pour me dire qu’il voulait me voir à 15h. Et c’est là qu’il m’a avisé de ne plus continuer ma route. Le souffle coupé, je me questionnais. J’étais attendu à l’urgence du CHRTR pour un possible AVC.»

Un AVC est venu ralentir les ambitions de Josyane Laforce, mais elle sera du défi des Demois’Ailes à l’été 2018. Photo courtoisie Demois’Ailes – David Bertrand

Il s’agissait d’une nouvelle choc pour une jeune femme de 36 ans. Jamais elle n’avait osé croire qu’elle pourrait un jour être victime d’un AVC.

«C’est à ce moment que j’ai explosé en sanglots. J’étais beaucoup trop active et je n’avais pas le temps de faire un AVC, car j’étais beaucoup trop occupée. J’ai ma fille et je dois en prendre soin. Elle a besoin de moi. Qu’est-ce que les gens vont dire de moi?», se questionnait-elle.

«En l’instant de quelques minutes, je me suis retrouvée impuissante, branchée sur toutes les machines inimaginables et le temps était compté. Je ne pouvais plus bouger et j’avais de la difficulté à parler. Je réussissais à garder le sourire en me disant que demain, toute cette histoire serait derrière moi et je serais au travail avec mes collègues.»

Une résonance magnétique cérébrale est venue confirmer le diagnostic.

«Le 6 octobre, à 16h30, le diagnostic final est tombé. On m’annonce que je serai hospitalisée pour une durée indéterminée, car j’ai véritablement fait un AVC au niveau de mon tronc cérébral droit et les chances de récidives sont élevées. Je ne pouvais le croire», explique-t-elle.

Mais au lieu de baisser les bras, la Drummondvilloise s’est remise au travail.

«J’ai passé mes journées à marcher sur une ligne droite pour tenter de retrouver mon équilibre. J’ai fait des squats pour renforcer mes jambes, je serrais une balle dans ma main et je tentais de faire des redressements assis. Je n’ai jamais cessé d’y croire, malgré mes chutes répétitives. Ma tête me disait et me répétait sans cesse de ne pas abandonner. J’étais fière d’accomplir ces petits succès, jour après jour.»

«J’essayais de savoir si je pouvais redevenir la femme que j’étais et chacun d’entre eux me disait «Tout dépend de toi, Josyane». J’ai donc continué à pousser mon corps de plus en plus. J’ai marché des kilomètres sur la ligne droite et je serrais ma balle de stress de plus en plus fort. Je n’ai jamais arrêté de persévérer.»

Défi 2018

Le 5 décembre 2016, le retour au travail lui a été signé.

«J’ai renoncé au défi en me promettant une chose, soit de revenir en octobre prochain avec l’idée de démontrer aux gens que je n’avais pas abandonné, mais seulement pris une pause pour penser à moi. À travers le défi des Demois’Ailes, je tiens à démontrer que malgré les embûches de la vie, la maladie et le manque de temps, il est important de faire le point et il est important de se consacrer du temps pour nous, tout simplement», témoigne-t-elle.

C’est donc en octobre 2017 qu’elle s’est réinscrite au défi des Demois’Ailes 2018, étant parfaitement consciente du travail qui l’attendait.

«Malgré l’AVC, je n’ai presque qu’aucune restriction à ce jour, sauf celle d’écouter mon corps lorsqu’il m’envoie des signaux. Je visualise mon arrivée depuis presque deux ans. Je l’imagine entourée de ma famille et de tous mes amis. Et je me vois au côté de mon entraîneur Chloé qui ne m’a pas lâchée depuis le début.»

«Je porterai fièrement mon chandail d’arrivée des Demois’Ailes 2018 avec un sentiment inexplicable. Si à travers ce que j’ai vécu, je peux transmettre un message d’espoir aux personnes victimes de violence conjugales et aux accidentés cérébraux, je serai la femme la plus heureuse. Le dicton que j’affectionne plus particulièrement est   »Seul, on va plus vite, mais ensemble, on va plus loin! »… alors ne perdez jamais espoir», conclut-elle.

Soirée-bénéfice

Une soirée-bénéfice aura lieu le vendredi 25 mai avec Éric Masson & ses musiciens, en direct du Colisée de Trois-Rivières. «Je souhaite amasser le plus d’argent possible! Je veux faire de l’édition 2018 des Demois’Ailes la plus belle réussite et je veux mettre un sourire aux personnes dans le besoin et leur démontrez qu’avec de la persévérance et du courage, rien ne peut nous arrêter!»

36 femmes, 750 kilomètres

Pas moins de 36 femmes de la Mauricie se sont engagées au Défi des Demois’Ailes dans le cadre de la 6e édition. Un grand total de 750 kilomètres à relais les attend du 11 au 15 juillet, toujours dans le but d’amasser des fonds pour les maisons d’hébergement Le Far de Trois-Rivières et La Séjournelle de Shawinigan. De nouveau cette année, le trajet se fera entièrement au Québec. Le départ se fera à Trois-Rivières, pour se terminer à Shawinigan.