«J’invite les gens à congédier Yves Lévesque» -Me Gilles Poulin

ÉLECTIONS. Le candidat à la mairie Jean-François Aubin peut compter sur un appui de taille en prévision du scrutin du 5 novembre: Me Gilles Poulin, notaire et ex-greffier de la Ville de Trois-Rivières.

Me Poulin est entré au service de l’ancienne Ville de Trois-Rivières en novembre 1988 et a pris sa retraite le 1er juillet dernier. En plus du poste de greffier, il a également cumulé les tâches de président d’élection, de gardien des archives municipales, de responsable de l’accès aux documents détenus par la Ville et directeur des Services juridiques.

Il a côtoyé le maire sortant Yves Lévesque pendant les 16 dernières années et demie. Il tient d’ailleurs de durs propos à son égard.

«J’ai connu le personnage et la personne. J’ai entendu une multitude de citoyens lui reprocher ses façons de faire, son manque de transparence, son approche brouillonne, son attitude individualiste et cavalière, son style autoritaire et populiste, son arrogance, son tempérament impulsif, son comportement axé sur l’intimidation plutôt que sur l’écoute, son mépris de la démocratie, ses propos verbeux et arrogants, etc. Je fais miennes toutes ces critiques», commente Me Poulin.

Mais ce qui le scandalise au plus haut point, c’est l’absence «chronique, voire systématique» des réunions du Comité exécutif.

«C’est un scandale! Il se prend des centaines de décisions au sein du Comité exécutif et il n’est même pas là. Si [Yves Lévesque] avait fait la même chose lors des séances publiques du conseil de ville, il aurait été destitué après 90 jours, tel que le stipule la loi. Toutefois, la loi est muette en ce qui a trait à l’absentéisme dans les réunions du Comité exécutif. C’est méprisant comme attitude. Je l’ai déjà entendu se vanter de ses absences au Comité exécutif», explique-t-il.

Me Gilles Poulin a remis aux médias un tableau détaillant les présences et absences d’Yves Lévesque aux séances du Comité exécutif. D’après ce document, de 2014 à 2017, le maire sortant n’a assisté qu’à trois séances du Comité exécutif sur 105. Il ne s’est d’ailleurs présenté à aucune séance de ce comité en 2016.

«Il ne faut pas banaliser son absentéisme. Si un employé de la Ville agissait comme lui, après quelques avertissements ou suspensions, il serait congédié. Point final! C’est d’ailleurs la médecine que la Ville a régulièrement servie à ceux qui s’absentaient trop souvent de leur travail», plaide Me Poulin.

«Il n’est même pas capable de travailler avec les gens qu’il nomme au Comité exécutif. Il n’est pas là. Il traîne dans les restaurants de la Ville et mange aux frais des contribuables. Le Comité exécutif se réunit deux fois par mois. Il serait capable de trouver du temps pour s’y présenter et présider les séances. Ça n’a pas de bon sens», ajoute-t-il.

C’est Me Poulin qui a approché Jean-François Aubin, au cours de l’été, pour lui donner son appui. Il encense son écoute respectueuse des autres, sa capacité à travailler en équipe, sa rigueur, ses préoccupations éthiques et son souci du bien collectif.

«Il a gagné mon respect et ma confiance par son ardeur au travail et l’intelligence de ses propos. M. Aubin est un gentleman studieux, méthodique et structuré. J’ai pu apprécier plusieurs des qualités qui font de lui le maire dont Trois-Rivières a besoin en 2017. J’invite les gens à congédier Yves Lévesque. C’est malsain pour la démocratique qu’un homme s’accroche au pouvoir de cette façon», conclut Me Gilles Poulin.

Un protecteur du citoyen et une meilleure éthique

Le candidat à la mairie Jean-François Aubin a également profité de l’occasion pour annoncer son intention de créer un poste de protecteur du citoyen à la Ville de Trois-Rivières s’il est élu le 5 novembre, ainsi que de rendre public l’ensemble des rapports d’activités et financiers de la Ville et de ses corporations paramunicipales.

«Il faut relever le niveau en matière d’éthique à la Ville. Plusieurs villes comme Sherbrooke, Gatineau et Saguenay se sont dotées d’un ombudsman ces dernières années et cela a fait ses preuves. Comme personne neutre, ce protecteur du citoyen serait une formule gagnante pour améliorer la Ville», avance Jean-François Aubin.

La sélection dudit protecteur du citoyen se ferait par un comité indépendant.

Le candidat s’engage aussi à proposer une révision du code d’éthique des élus municipaux pour en resserrer les règles. Il encadrerait notamment la distribution des billets de faveur reçus par les élus et les règles à suivre à l’approche d’une élection.

Une «campagne de salissage», dénonce Lévesque

Appelé à commenter les propos de Gilles Poulin, le maire sortant Yves Lévesque s’est limité à dire qu’il s’agit d’une campagne de salissage. «Ça va me faire plaisir de commenter des orientations et des projets, mais qu’on ne commence pas à dénigrer les gens. C’est une campagne de salissage. C’est plus que descendre dans le sous-sol», a-t-il commenté.