«J’étais en danger de mort»
VIOLENCE CONJUGALE. Marie-Pier (nom fictif) a été victime de violence conjugale pendant plusieurs années. Mère de deux jeunes enfants à l’époque, elle a échappé de peu à une fin tragique. Lorsqu’elle est entrée à la Maison De Connivence, elle était en danger de mort.
«J’ai eu recours à la Maison De Connivence deux fois, raconte Marie-Pier. La première fois, c’est le père du gars avec qui j’étais qui m’avait amené là-bas. Il avait réalisé ce qui se passait. Quand je suis arrivée là-bas, je ne comprenais pas ce que je faisais là. Je me disais que je n’étais pas à ma place. Je suis restée pendant 4 mois et je suis partie.»
Une année s’est écoulée, puis Marie-Pier est retournée à la Maison De Connivence. Cette fois, elle s’y est rendue de son plein gré. «Ça m’a pris plusieurs mois pour réaliser que j’avais un problème, admet-elle. J’avais peur, j’étais fatiguée et je ne voyais plus le bout. Je ne dormais plus parce que je ne savais pas ce qui allait m’arriver si je m’endormais.»
«Quand je suis entrée à la Maison, j’avais une cote rouge, ce qui veut dire que j’étais en danger de mort, explique-t-elle. Les gens là-bas m’ont fait voir clair. J’ai pu enfin dormir et me sentir en sécurité. Je savais qu’il y avait toujours quelqu’un pour me surveiller et j’avais sur moi un système d’alarme en cas d’urgence.»
Marie-Pier a aussi appris à se déculpabiliser. «J’ai pu me vider le cœur, confie-t-elle. Je n’avais jamais osé en parler avant. J’ai réalisé bien des choses grâce aux gens de la Maison. Je me sens de plus en plus solide maintenant.»
Avec ses enfants à ses côtés, elle regarde maintenant de l’avant. Elle sent qu’elle est sur la bonne voie, celle de la guérison et du bonheur. «Que je le veuille ou non, je garde encore un peu cette peur-là. Faire confiance à quelqu’un d’autre, ce n’est pas facile, mais je progresse grâce à la Maison De Connivence», conclut Marie-Pier.
12 jours d’action contre la violence conjugale
Du 25 novembre au 6 décembre, la Maison De Connivence tient sa campagne de financement en lien avec les 12 jours d’action pour l’élimination de la violence envers les femmes. Des bijoux seront vendus au coût de 35 $ chacun aux Pharmaprix Massicotte et Trudel du boulevard Thibeau et du boulevard Jean-XXIII.
Depuis plus de 31 ans, la Maison De Connivence a pignon sur rue à Trois-Rivières. Cette ressource d’aide et d’hébergement vient en aide aux femmes et aux enfants victimes de violence conjugale. Accessibles 24h/7jours, tous les services sont gratuits.
Quelques statistiques
Pour l’année 2015-2016 à la Maison De Connivence :
– 86 femmes et 82 enfants hébergés
– 346 consultations sans hébergement
– 988 consultations téléphoniques