Jean Boulet explique les enjeux de la modernisation de l’industrie de la construction
Le ministre du Travail et ministre responsable de la région de la Mauricie, Jean Boulet, est venu présenter ses grandes orientations visant à moderniser le secteur de la construction aux membres du Regroupement des Chambres de commerce de la Mauricie.
Actuellement, le secteur de la construction compte 1550 employeurs et 12 800 salariés dans la région Mauricie/Bois-Francs.
« Il y a des besoins partout au Québec, que l’on pense aux infrastructures à rénover et à construire, aux logements, aux maisons, aux écoles, aux hôpitaux… Les besoins sont immenses. La modernisation du secteur de la construction est essentielle pour s’assurer que l’on a la capacité et l’offre de service nécessaire pour répondre aux besoins », souligne M. Boulet.
Confronté à une pénurie de main-d’œuvre qui n’est pas sur le point de se résorber, le gouvernement a entamé des démarches pour favoriser l’accès à l’industrie de la construction aux femmes, aux personnes immigrantes et aux personnes issues des Premières nations.
Il faut dire que le Québec accuse du retard en la matière comparativement au reste du Canada. Par exemple, les femmes ne représentent que 3,65% des salariés de la construction au Québec comparativement à 4,46% dans le reste du pays. Même chose pour la présence de travailleurs immigrants qui n’est que de 6,9% au Québec dans cette industrie, alors que l’on parle de 20% dans le reste du Canada.
« Pour les femmes, on a mis en place un programme d’accès à l’égalité des femmes. Mais au-delà du fait de les recruter, il faut les retenir dans le milieu. Le taux d’abandon des femmes dans les premières années de leur intégration dans le secteur de la construction est de 55%, précise le ministre du Travail. Parmi les raisons évoquées, on entend souvent parler d’intimidation, de harcèlement et de menaces. Il faut prévenir ces problématiques en milieu de travail. »
Afin d’attirer plus de travailleurs immigrants, le gouvernement a lancé un projet-pilote avec six entreprises dans le but de recruter des travailleurs originaires du Maroc. D’autres missions de recrutement sont aussi prévues en Tunisie pour des charpentiers-menuisiers, en Colombie pour des peintres, ainsi qu’en Ukraine.
« Les travailleurs issus des Premières nations sont aussi à considérer. Dans la région, il peuvent représenter un bassin intéressant dans le secteur de La Tuque, rappelle M. Boulet. Il faut toutefois prendre le temps de les intégrer et de les accompagner. C’est un défi à être relevé par les syndicats et les employeurs. De notre côté, on mettra aussi en place un programme d’accès à l’égalité, comme pour les femmes, pour encourager l’accès au milieu de la construction aux gens des Premières nations. »
« Le flexibilité dans le milieu de travail est aussi un thème fort pour augmenter l’efficacité, mais aussi la qualité de vie au travail. On a d’ailleurs adopté des allègements administratifs pour que les entreprises puissent être plus flexible et plus agiles dans leur milieu de travail », ajoute-t-il.
Innovation et nouvelles technologies
Ce n’est pas d’hier que Jean Boulet encourage les entreprises à innover et à se moderniser sur le plan technologique. L’industrie de la construction n’y fait pas exception.
Le ministre mentionne que l’intégration de nouvelles technologies, comme des robots, contribuera à améliorer la productivité des entreprises et à prévenir des accidents de travail. « Par exemple, pour des travaux sur la place Ville-Marie à Montréal, un robot a été utilisé pour se rendre dans les zones plus dangereuses à la place des travailleurs. La robotique est là pour rester et pour se déployer encore davantage. De nouvelles technologies pourraient aussi être implantées pour améliorer la santé et la sécurité des travailleurs, puisque c’est un secteur dans lequel on compte encore beaucoup de décès, de maladies professionnelles et d’accidents de travail », note-t-il.
Jean Boulet prévoit déposer son projet de loi sur la modernisation du secteur de la construction à l’automne.