«J’ai peut-être mal évalué la situation» -Catherine Dufresne
Voici le dernier volet de notre série d’entrevues avec les anciens candidats à la mairie de Trois-Rivières. Cette semaine, Catherine Dufresne. Précisons au passage que l’ordre des candidats a été déterminé par leur rapidité à retourner les appels.
«J’aurais pensé que la population aurait voulu du changement. J’ai été surprise qu’ils optent pour la continuité. J’ai peut-être mal évalué la situation. Si je devais changer quelque chose, j’analyserais différemment. Je me présenterais quand même, puisque la politique, j’ai ça dans le sang et ce que j’ai fait, c’est de l’acquis. Pour moi, ce n’est pas une défaite, c’est de la progression pas à pas», lançait Catherine Dufresne dans un entretien téléphonique avec l’Hebdo Journal.
Mme Dufresne, qui a récolté 14% des suffrages en novembre dernier, affirme que le résultat final n’était pas tout ce qui comptait le soir des élections.
«Le soir des élections, je me sentais bien. Je m’en attendais aussi (à la défaite), même si j’avais toujours espoir, mais j’étais réaliste aussi. Je suis satisfaite de ma campagne et de m’être rendu au bout du processus, car c’est très exigeant physiquement et mentalement. Pour moi, c’était une sorte de dépassement de soi», confie-t-elle.
La principale intéressée reconnaît avoir pris un risque en se lançant dans la course à la mairie.
«C’était quitte ou double. Comme conseillère municipale, il me manquait quelque chose.»
Même si elle a pris la troisième marche du podium, Catherine Dufresne se dit fière d’avoir présenté des idées nouvelles aux Trifluviens.
«J’ai fait campagne avec un plus petit budget que mes adversaires. Mes promesses étaient plus raisonnables que les autres. J’étais conservatrice dans ma démarche et pour moi, c’est une satisfaction. Je pensais que ça aurait été séduisant», se désole-t-elle toutefois.
Un projet mis sur pause
Dans les jours après la défaite, Mme Dufresne s’est dit qu’elle devait rebâtir son futur et qu’elle passait en «mode créativité».
«J’avais un projet d’affaires depuis huit ans qui consistait en de l’accompagnement et du coaching professionnel. J’ai une formation en gestion de ressources humaines et nous en sommes à l’étape de la mise en marché. Je suis heureuse, c’est un super beau projet. Offrir des services, ça me fait vibrer. C’est un projet mûri dont on dévoilera les grandes lignes le 24 avril», sourit-elle.
Et la politique?
Parlant d’avenir, Catherine Dufresne confirme avoir été approchée par la Coalition Avenir Québec (CAQ) pour être candidate aux élections en cours.
«J’ai été identifiée comme candidate "à fort potentiel", mais j’ai refusé. Un jour, peut-être, je ne sais pas. Le contexte est peut-être un peu moins attirant pour les jeunes en politique», explique-t-elle.
Quant à sa carrière en politique municipale, Catherine Dufresne laisse planer l’idée d’un éventuel retour.
«Ça risque d’être serré pour le prochain mandat si je souhaitais me présenter avec mon projet d’entreprise, parce que je veux être libre à 100% pour le monter. Aussi, je ne sais pas si la population voudra du changement. Ce sera une question de feeling, selon l’évolution de mon projet. J’attendrais peut-être une génération.»
Catherine Dufresne n’est pas retournée au conseil municipal depuis sa défaite du 3 novembre dernier.
«Je suis les nouvelles et je ne m’implique pas vraiment. S’il y avait un créneau dans lequel j’aimerais m’impliquer, ce serait le développement économique, parce que les travailleurs autonomes se découragent», exprime-t-elle.
Elle n’a pas non plus reparlé à son ancienne collègue du défunt groupe des sept et adversaire dans la course à la mairie, Sylvie Tardif.
«On ne s’est pas reparlé, mais on ne vit pas nécessairement dans le même milieu. Si elle veut me parler, tant mieux, sinon c’est correct. Je n’ai pas de conflit intérieur et je m’assume».
Quant au vide laissé par la fin de la vie politique…
«Ma mère m’a donné le gêne du bonheur. La défaite, je l’ai vue comme un nouveau départ qui me permettrait d’être vraiment plus épanouie», a-t-elle conclu.