InterVal: toujours dans l’attente

Le regroupement des points de service du Centre de réadaptation en déficience physique (CRDP) InterVal figure parmi les quatre priorités de l’Agence de la santé et des services sociaux de la Mauricie/Centre-du-Québec. Pourtant, malgré les appuis de plusieurs organisations et l’avancement de la planification du projet, le dossier est toujours en attente du côté du gouvernement du Québec.

Et les choses commencent à se faire pressantes, notamment pour le Service d’aides techniques qui, en raison du manque d’espace, a dû se munir de roulottes de construction pour pouvoir continuer leurs activités de façon efficace.

«C’est en partie dû au contexte financier du gouvernement. Au niveau de la santé, il y a énormément de projets et peu d’argent. Mais on n’est pas dans la rue. On continue d’offrir des services de qualité. Nos employés font des miracles avec ce qu’ils ont», indique Bruno Landry, directeur général du CRDP InterVal.

«En fait, s’il n’y avait pas eu d’élection, on avait l’impression qu’on y était presque: il y avait eu des rencontres avec le ministère et avec l’Agence de la santé avant les dernières élections. Depuis, on a changé de gouvernement et il a fallu recommencer certaines démarches. On a une bonne écoute de l’Agence pour notre projet, mais là, on est tributaire de ce qui se passe au gouvernement, mais l’Agence reconnaît la pertinence de notre projet», précise Ginette Vadnais, présidente du conseil d’administration du CRDP InterVal.

Le projet de regroupement des différents points de service d’InterVal a été estimé à 27,4 millions $ en 2012. Un regroupement sur le site St-Joseph serait privilégié pour éviter d’avoir à construire de nouvelles installations.

«La population est vieillissante dans la région et on s’attend à ce que la clientèle ne fasse qu’augmenter. On est performant malgré tout grâce aux employés qui acceptent de remettre en question leurs pratiques, qui acceptent des changements», souligne Mme Vadnais.

En attendant, le CRDP InterVal dispose d’une enveloppe d’environ 90 000$ destinée aux rénovations fonctionnelles. Il serait difficile de régler une problématique majeure.

La famille, un atout important

À l’heure actuelle, le personnel doit se déplacer souvent d’un point de service à un autre, l’équipe multidisciplinaire est dispersée, certains des lieux sont difficilement accessibles aux personnes circulant en chaise roulante, les toilettes pour personnes handicapées ne sont pas disponibles partout, certaines salles d’attente sont trop petites, le bassin thérapeutique est désuet et il s’avère plus difficile de favoriser l’implication de la famille et des proches dans le processus de réadaptation.

«On a pu aménager 10 nouvelles chambres au cours des dernières années, mais on compte encore des chambres à quatre personnes, ce qui n’est pas idéal pour des personnes en réadaptation qui doivent se servir d’une marchette ou d’un fauteuil roulant, par exemple. Il peut y avoir des jeunes, des personnes plus âgées et des personnes souffrant d’un trouble cognitif qui doivent cohabiter ensemble et partager la même salle de bain durant une longue période», souligne Évelyne Matteau, responsable des communications chez InterVal.

«Tandis que dans les nouvelles chambres, comme on les veut dans le projet de regroupement, on dispose de plus d’espace et c’est recommandé pour la prévention des infections. L’espace disponible permet aussi que le plan d’intervention se passe dans la chambre avec la famille, car de plus en plus, la famille est intégrée à la réadaptation», explique Ginette Vadnais.

Il est d’ailleurs démontré que la présence de la famille aide à la réhabilitation sociale ainsi qu’à la réadaptation.

«Par exemple, une dame racontait que son mari a eu un accident. Il a perdu l’usage de ses jambes, il a dû se réhabiliter, passer des examens pour conduire. Pour la dame, son conjoint n’est plus l’homme qu’elle a marié. C’est important que la famille s’approprie le processus de réadaptation et soit là pour permettre à l’usager de retourner dans son milieu. C’est la même chose pour les enfants. On s’est rendu compte que lorsqu’on implique les parents, les interventions sont plus profitables que si ça se fait seulement avec l’intervenant», ajoute Mme Vadnais.

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Le projet en bref

-Un seul point de service incluant un bassin thérapeutique qui serait aussi disponible à la population

-Partage du site avec le CSSS de Trois-Rivières

-Agrandissement de 4200 mètres carrés et rénovation de 10 031 mètres carrés -Coûts estimés: 27,4M$

-Solution retenue: regrouper les services au site St-Joseph