Il s’achète un terrain à 14 ans

TÉMOIGNAGE. Impressionnant. C’est le mot qui décrit le mieux ce que vient d’accomplir Youri Thibeault-Boisvert, un jeune homme de 14 ans. Le Trifluvien est passé chez le notaire il y a environ un mois pour officialiser l’achat de son terrain sur lequel il prévoit construire un chalet.

Depuis qu’il est tout petit, le Trifluvien travaille et économise son argent. Cette sagesse lui a permis de débourser une somme de 20 000 $ pour acquérir une propriété avec un accès direct à un plan d’eau.

Ce terrain est situé autour du lac Hénault dans la municipalité de Mandeville, dans Lanaudière. C’est à environ 45 minutes de route de Trois-Rivières. «J’ai acheté un terrain à cet endroit avec ma sœur et Youri est venu le visiter, raconte son père, Steve Thibeault. Après, il m’a demandé si c’était possible qu’il s’en achète un lui aussi.»

«Je lui ai demandé combien d’argent il avait dans son compte et quand j’ai su qu’il avait le montant nécessaire, j’ai fait le saut, poursuit ce dernier. Je ne savais pas qu’il en avait autant. Je l’ai toujours vu économiser, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il soit rendu à un aussi gros montant.»

M. Thibeault a alors contacté le promoteur des terrains et lui a expliqué que son fils de 14 ans aimerait en acquérir un. Étonné par ce jeune acheteur, le promoteur a voulu l’encourager à sa façon. «Il m’a dit que si Youri avait vraiment l’argent, il lui gardait le plus gros terrain du lot qui est de 4 500 mètres carrés», indique son père.

Le promoteur a aussi décidé d’appliquer un gros rabais. «La première fois que je me suis rendu sur mon terrain, je le trouvais grand et j’ai demandé à mon père s’il m’avait vraiment juste coûté 20 000 $», mentionne Youri en riant.

Éventuellement, le nouveau propriétaire aimerait y construire un chalet en bois rond qu’il pourrait louer. «Dans tout le processus, je n’ai jamais paniqué, mais j’ai réalisé que c’était gros quand j’ai signé chez le notaire, confie-t-il. Je vais devoir continuer d’économiser pour payer les taxes municipales et les autres dépenses. C’est une responsabilité, mais je suis capable.»

Malgré cet accomplissement hors du commun à son âge, Youri en parle avec une totale humilité. Et c’est tout à son honneur. Il n’y a d’ailleurs que quelques personnes qui sont au courant de son achat. Pour lui, ce n’est pas digne de mention et ça ne mérite pas de faire les manchettes. Son père a même dû insister pour qu’il accepte de réaliser cette entrevue pour l’Hebdo.

Travail, économies et discipline

Les parents de Youri lui ont ouvert un compte bancaire vers l’âge de 7 ans. Depuis, il n’a jamais cessé d’économiser. «Quand j’étais plus petit, mon grand frère jouait au hockey et je ramassais les cannettes pendant les matchs. Je me faisais au moins 5 $ par partie», se souvient-il.

À l’âge de 10 ans, Youri a entrepris de déneiger les entrées des maisons de son quartier en échange de 10 $ par porte. Un travail qu’il a fait pendant quelques années. Son ami et lui ont également tondu des pelouses.

Maintenant, il travaille à l’Auberge du Lac Saint-Pierre deux fois par semaine. Son horaire est chargé, mais il arrive à concilier l’école, le sport, le travail et le bénévolat. Youri est définitivement un jeune homme épatant et ce chapitre de son histoire permet de tirer de belles leçons.