Fusion entre les Industries Perron et la Scierie Parent

Afin de demeurer compétitif dans un marché difficile, la compagnie trifluvienne Les Industries Perron et Kruger (Scierie Parent) devaient trouver une recette inédite pour survivre.

C’est finalement l’association des deux entreprises sous une même bannière qui va permettre cette survie. Née officiellement aujourd’hui, l’entité porte le nom Les Industries Parent.

Il aura fallu un an et demi aux têtes dirigeantes pour coller les morceaux, le président-directeur général des Industries Parent a bien voulu résumer le processus qui a permis la sauvegarde de 300 emplois: «Quand la crise du bois d’œuvre est arrivée, on a constaté la disparition de la fourniture en approvisionnement pour les deuxièmes transformateurs. C’est là que j’ai décidé que ça serait mieux de s’intégrer avec une transformation primaire. Cela dit, pour être intégré, il ne fallait pas que ça soit trop loin et c’est pour ça que j’ai scruté parmi les usines potentielles en Mauricie, ce qui m’a mené à Parent.»

La ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale qui plus est ministre responsable de la région, Julie Boulet était tout sourire lorsqu’elle a rencontré la presse pour annoncer les investissements permettant la relance.

«Je suis très heureuse; 300 emplois, dont plusieurs dans le Haut-St-Maurice, c’est très important. Pour la communauté de Parent, c’est toute la différence entre la survie d’un village ou ne pas trop savoir vers où on s’en va.»

Les 300 employés seront affectés graduellement à leur nouvelle fonction d’ici la fin du mois de juillet.

Parent revivra

La municipalité de Parent, dans le Haut St-Maurice, est fière d’avoir gardé espoir.

Depuis l’automne 2009, les Parentois vivent dans l’attente de voir la scierie rouvrir ses portes. Comme l’ombre d’une fermeture définitive planait de plus en plus fort sur le village, plusieurs sont partis. D’autres, par contre, sont restés et sont satisfaits d’y avoir cru.

«On va traverser le temps, cette annonce-là représente la prospérité pour nous. On a toujours gardé l’espoir d’arriver au bout, même si parfois nous avons douté. Quelques-uns sont partis, mais on essaie de les récupérer», révèle Luc Chatel qui retrouvera son poste au mois de juillet.

Guy Sabourin a été employé pendant 32 ans avant d’être mis à pieds. «Je suis établi ici, je n’avais pas le goût de partir. Je suis fier de ravoir l’usine. On a vécu des jours difficiles, mais aujourd’hui, on est récompensé pour ce qu’on a souffert», dit-il.

«La main-d’œuvre d’ici a une expertise extraordinaire que la compagnie Kruger va maintenir en place, les emplois sont bien rémunérés, ça fait partie de la recette gagnante», précise Julie Boulet.

Les emplois seront bien rémunérés peut-être, mais les ouvriers ont dû accepter une diminution salariale avant de regagner leurs outils.

«On a fait des concessions salariales de l’ordre de 6%. En contrepartie, on s’est assuré que l’usine allait rester ouverte à long terme», souligne Denis Chatillon, président du syndicat.