Fluoration de l’eau: le débat se poursuit à Trois-Rivières

FLUORATION. Flanquée d’un groupe d’experts et d’une pétition réunissant 14 453 citoyens en colère, la Coalition trifluvienne pour une eau très saine (CTETS) s’est insurgée, ce matin, devant la tenue d’une future étude de la Direction de santé publique de la Mauricie qui nécessitera l’instauration de la fluoration de l’eau potable de la ville.

C’est dans un local placardé de pancartes au slogan clair, «NON à la fluoration de l’eau», qu’une trentaine de personnes se sont réunies au Musée Boréalis lors d’une conférence de presse.

«Ce qu’on dénonce, c’est le mépris et l’arrogance auquel doivent faire face les citoyens de Trois-Rivières de la part du maire et de certains conseillers de Trois-Rivières, alors qu’il y a une véritable non-acceptabilité sociale de la fluoration de l’eau. On ne nous écoute pas, au contraire, on nous traite d’extrémistes. Nous sommes pris en otage», a déclaré la porte-parole de la coalition, Joan Hamel.

L’étude pilotée par la Santé publique permettra d’obtenir des données récentes sur l’efficacité du fluor en s’intéressant, dans un premier temps, à la santé buccodentaire des enfants de six ans et moins n’ayant pas été exposés au fluor.

Ce qui fait grincer des dents le conférencier et membre de la CTETC, Robert Duchesne, c’est le coût astronomique que nécessitera la réalisation d’une énième étude dans un contexte d’austérité.

«Depuis deux ans, la Santé publique a déjà confirmé à mainte reprises l’efficacité de la fluoration, ce qui est totalement faux. Alors, pourquoi dépenser 125 000 $ pour une étude dont les promoteurs eux-mêmes proclament l’utilité et l’inutilité de façon contradictoire? Tout simplement pour contourner l’opposition citoyenne!», a estimé ce dernier.

Rappelons que l’eau potable n’est plus fluorée depuis 2008 à Trois-Rivières. La Ville a toutefois voté pour le retour du fluor en janvier 2016, ce qui lui demandera également un investissement d’un million de dollars.

Leur vote est aujourd’hui confronté à une pétition citoyenne de 14 000 signataires. Cependant, la pétition est passée sous silence à l’Assemblée nationale où elle a été déposée le 13 mai 2015.

«Jamais nous n’en avons été informés! Jamais la population n’a eu la moindre chance de se prononcer sur cette mesure! D’ailleurs, le délai de trente jours s’écoule et aucun député de l’opposition n’a manifesté. On passe sous silence», a indiqué Joan Hamel aux médias.

Des produits chimiques de qualité industriels

Un «groupe d’experts internationaux» s’est penché sur le dossier. À l’aide d’une cinquantaine de demandes d’accès à l’information, dont les médias ont eu accès, ils en sont venus à plusieurs conclusions:

– Les produits de fluoration seraient des produits chimiques de traitement de l’eau de qualité industriel et impropre à la consommation humaine ;

– Les produits ne sont pas homologués par Santé Canada pour cette fin ;

– Les coûts de fluoration sont plus élevés que le prétendent les autorités de la santé ;

– Les tests de toxicologie requis selon Santé Canada pour assurer l’innocuité des produits n’ont jamais été effectués.

Un des experts du groupe et naturopathe agréé, Gilles Parent, il est donc absurde d’administrer un tel «médicament» à un patient sans son consentement. Ceux qui sont du côté de la fluoration de l’eau estiment que cela pourrait permettre de prévenir les caries chez la population.

Le saviez-vous?

Au Québec, la fluoration a grandement reculé depuis le début des années 2000, puisqu’il ne reste que cinq municipalités appliquant cette mesure. 80 autres s’y sont formellement opposées, dont les villes de Bécancour et Shawinigan.