Faire revivre les traditions avec le sapin naturel

FÊTES. De plus en plus de familles se tournent vers le sapin naturel pour le traditionnel arbre des fêtes. Depuis les cinq dernières années, Michel Paquette, propriétaire de la Sapinière de la Mauricie, observe une augmentation de l’achalandage de 15% à 20% par année.

Chaque année, entre 700 et 800 familles vont choisir leur sapin de Noël à la Sapinière de la Mauricie. Cette année, Michel Paquette a déjà accueilli 425 familles lors de la fin de semaine du 3 et 4 décembre. Selon M. Paquette, la neige beaucoup plus hâtive que l’an dernier joue aussi un rôle dans le taux de fréquentation.

Se procurer un sapin naturel, c’est beaucoup plus qu’installer un arbre dans le coin de son salon et déposer des cadeaux en dessous. «Choisir son sapin est une tradition familiale que je veux rendre féérique. La fête de Noël est plaisante, ce n’est pas juste une fête commerciale», explique Michel Paquette. À la Sapinière, tout est pensé pour la famille: traverse de lutins, décorations de Noël, chocolat chaud autour d’un feu, promenades en traineau.

Il est possible aussi de se procurer un arbre naturel précoupé à la Sapinière, mais seulement 1% des ventes de M. Paquette sont faites en dehors de l’autocueillette. Il explique ce chiffre en disant que tout le processus qui entoure le choix de son arbre de Noël fait partie de l’expérience en soi.

La vérité sur le sapin naturel

La Sapinière de la Mauricie propose trois variétés de sapin: le sapin Baumier, le sapin Fraser et le sapin Cook. Cette dernière variété n’est pas encore disponible à l’achat, car elle représente actuellement 5000 arbres en essai sur une plantation de plus de 100 000 arbres.

Comment choisir sa variété? Le sapin Baumier embaumera davantage la demeure que le sapin Fraser, alors que celui-ci conservera ses aiguilles plus longtemps. Le sapin Cook détient des caractéristiques qui se situent entre les deux autres variétés.

Pour 35$, chaque famille pourra repartir avec le sapin de son choix, peu importe la grandeur ou la forme choisie. Les hauteurs les plus populaires se situent entre 5 et 9 pieds. «Je dis souvent aux gens de faire attention, car ici le plafond est haut!», mentionne en riant le producteur, comme quoi certains évaluent parfois à tort l’espace dont ils disposent réellement.

Contrairement à ce que plusieurs pourraient penser, l’entretien d’un sapin naturel est simple. Selon M. Paquette, le moment critique se situe dans les premières 48 à 72 heures après la coupe.  C’est à ce moment que le sapin doit absolument recevoir une quantité d’eau suffisante avant que son tronc ne cicatrise et ne puisse plus l’absorber. Si cette étape est bien respectée, l’arbre pourra facilement se conserver jusqu’à un mois.

De plus, il est possible de se procurer à la Sapinière un sac que l’on dépose sous le pied de son arbre de Noël. Lorsque vient le temps de disposer de son sapin, il suffit de lever le sac autour de l’arbre, et par la même occasion recueillir la majorité des épines qui seraient tombées au sol.

Se faire passer un beau sapin

Chaque année, dès qu’il atteint l’âge de trois ou quatre ans, le sapin doit être taillé afin d’obtenir une forme conique standard et pour favoriser la ramification des branches. Afin de faciliter ce travail de longue haleine, Michel Paquette a inventé et breveté un taille-sapin. Son invention lui permet d’obtenir plus de constance dans la coupe.

Pour le moment, M. Paquette ne souhaite pas commercialiser son taille-sapin, car il affirme que c’est grâce à lui qu’il peut obtenir de si beaux arbres. Il mentionne que ce ne serait pas à son avantage de révéler son secret aux autres producteurs. Sa commercialisation pourrait être cependant envisagée s’il  venait à quitter le milieu.

Pour l’instant, Michel Paquette sait qu’il œuvre dans le bon domaine. Il a reçu le 30 septembre dernier la 3e place de l’Ordre national du prix agricole. «Il s’agit d’une belle tape dans le dos pour poursuivre dans la même voie», conclut-il.

Attention aux pratiques interdites

Avec Noël qui approche, plusieurs seront tentés d’aller couper leur arbre de Noël à même la forêt publique. Cette pratique est cependant illégale. Les personnes reconnues coupables d’une telle infraction à la Loi sur les forêts s’exposent à une amende minimale de 300$. La facture pourrait être encore plus salée advenant la coupe de plusieurs arbres ou en cas de récidive de la part des fautifs.

«Pour vous éviter des tracas et pour avoir un sapin 100% naturel, il est suggéré d’acheter un arbre cultivé auprès d’un producteur d’arbres de Noël. Ces arbres ont été taillés de nombreuses fois pour multiplier le nombre de branches», fait valoir Luc Blanchette, ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.

Il est possible de se procurer un sapin à La Sapinière de la Mauricie les samedis et dimanches, de 9h à 16h, jusqu’au 18 décembre.