En mode survie au cœur du Yukon

DÉFI. En entrevue avec TC Media à quelques jours de son départ vers le Yukon où il sera largué par un hélicoptère, les yeux bandés, dans le cadre d’une grande aventure de survie, l’aventurier et conférencier Frédéric Dion ressentait toute une gamme d’émotions, de la fébrilité à la peur.

«C’est un projet énorme. Ce n’est pas une aventure où tu sais le nombre de kilomètres, ce que tu mangeras et où tu dormiras. C’est vraiment l’aventure en son sens le plus pur», lance l’aventurier de Notre-Dame-du-Mont-Carmel qui se retrouvera en mode survie au Yukon à compter de jeudi.

«Ça m’amène aussi aux raisons pour lesquelles je suis un aventurier et que je me lance ces défis, ajoute-t-il. Dans la vie, on peut choisir ou subir. On choisit nos réactions face aux différentes situations qui se présentent à nous. Ça me permet de revoir aussi les notions d’échec et de réussite. En survie, chaque heure complétée est un succès, surtout si on arrive à être heureux malgré l’inconfort. En partant avec cette optique, je me dis que si je fais une semaine de survie, ce sera 168 heures de réussite.»

Le défi n’est pas banal: Frédéric Dion devra retrouver la civilisation, sans nourriture, sans eau, sans carte ni GPS. Son seul équipement sera la ceinture scoute qu’il portera. Il ne pourra compter que sur son bateau gonflable, un couteau, un sifflet, un briquet, une gourde, un kit de pêche et de réparation pour son bateau, de la corde, des collets pour trapper des animaux et un filet contre les moustiques.

Il trimballera également un sac contenant quatre caméras qui serviront à immortaliser l’aventure et, ultimement, d’en présenter des images durant ses conférences à venir à l’automne. Il aura aussi avec lui un téléphone satellite et une balise de positionnement afin de pouvoir communiquer avec l’extérieur en cas de besoin.

«Question de sécurité, j’aurai aussi une trousse de premiers soins, un sac de couchage et de la nourriture sous vide, au cas où je me blesserais ou en attendant des secours. C’est mon filet de sécurité. Le but, c’est aussi que je revienne», souligne l’aventurier.

Jusqu’à deux livres par jour

Frédéric Dion n’a jamais cessé de s’entraîner au cours des derniers mois, mais c’est durant les dernières semaines qu’il a surtout axé sa préparation sur la survie. Il a notamment parcouru la distance entre Trois-Rivières et Québec en kayak avant de revenir de Québec à vélo, le tout en moins de 24 heures. Il s’est aussi imposé un exercice d’une trentaine d’heures consécutives de survie.

«Les premières 24 heures sans manger sont difficiles. Ton corps se bat. Tu as mal au cœur, à la tête et au ventre. Tu deviens agressif. Il fallait que je trouve mes repères là-dedans et que je teste mon équipement.»

Résultat, il s’attend à perdre entre une et deux livres par jour pendant qu’il sera «porté disparu» au Yukon. Ces jours-ci, il était d’ailleurs en mode prise de poids dans l’objectif d’accumuler quelques réserves avant le grand départ.

«La limite, ce sera l’endurance de mon corps. Le corps commence d’abord par brûler la graisse avant de brûler les muscles. Si j’ai un surplus de 20 livres avant mon départ, ça me laisse plusieurs jours avant que les muscles soient affectés. Je ne veux pas hypothéquer mon corps avec ça», explique-t-il.

Yukon VS Antarctique

En décembre 2014, l’aventurier et conférence de Notre-Dame-du-Mont-Carmel s’était donné comme défi d’atteindre le centre de l’Antarctique, soit le pôle Sud d’inaccessibilité, en solitaire.

Cette aventure en Antarctique marquait l’imaginaire! En quoi ce nouveau défi du côté du Yukon sera différent, voire plus ardu?

«Ça peut sembler drôle à dire, mais en Antarctique, je n’ai pas eu froid. J’avais un manteau chaud et c’était à moi de faire les corrections si je commençais à avoir froid. Au Yukon, ce sera un froid humide. Je n’aurai pas d’abri. Ce sera une gestion constante de l’hypothermie, plus qu’en Antarctique. La survie, c’est ce qu’il y a de plus intense. C’est de deux à trois fois plus difficile. Je m’expose.»

Déjà des conférences au programme

Quatre conférences portant sur l’aventure «Porté disparu» sont déjà prévues en octobre. La première aura lieu à la salle J.-Antonio-Thompson, à Trois-Rivières, le 13 octobre à 19h30. Pour réserver des billets: 819 380-9797. L’aventurier donnera cette même conférence les jours suivants à Laval (20 octobre), Montréal (21 octobre) et Québec (28 octobre). D’autres dates seront annoncées prochainement à Longueuil, Gatineau et Sherbrooke.

Des dons pour les enfants malades

Rappelons que Frédéric Dion amasse également des dons pour Opération Enfant Soleil par le biais de cette aventure. Son objectif: remettre 5000$ à l’organisme. Il est possible de faire des dons via son site Internet au www.fredericdion.com