Elvis Presley: immortel même 40 ans après sa mort

PORTRAIT.  Il y a 40 ans aujourd’hui (16 août 2017), le monde du rock’n’roll et des centaines de milliers de fans étaient en deuil: le King Elvis Presley rendait l’âme à l’âge de 42 ans. Certains refuseront même d’y croire, persuadés que le chanteur s’était retiré sur une île déserte ou, encore, le croyant kidnappé par des extraterrestres.

Quatre décennies plus tard, son étoile brille encore et ce, partout sur la planète. Plusieurs lui vouent encore un culte, gardant bien vivante sa mémoire. «Elvis, ce n’est pas qu’un chanteur. C’est un mode de vie, un univers à part entière», décrit le Trifluvien Patrick Balleux, qui s’est intéressé au personnage dès sa tendre enfance, initié à sa musique par son oncle et sa tante qui le gardaient régulièrement. Celui qui est aujourd’hui âgé de 26 ans en est devenu un fan fini.

«Tout jeune, je m’amusais à l’imiter. Mais quand  j’ai vu son spectacle Aloha from Hawaii,  son charisme, son look, sa voix et son énergie m’ont frappé.  J’ai donc commencé à faire des recherches sur lui et plus ça allait, plus j’accrochais.»

Il a découvert un artiste avant-gardiste dans tous les aspects de sa carrière (chanteur et comédien), mais surtout une personne sensible, généreuse, drôle et authentique. «Quand on voit la personne derrière le côté commercial, c’est impossible de ne pas tomber sous le charme. J’ai passé des heures à éplucher sa vie, à écouter des reportages et des vidéos parfois ultra rares», indique Patrick, qui continue encore de fouiller la vie du King. «J’en découvre à tous les jours, tout le temps, et c’est fascinant.»

Il rappelle que sa carrière a été courte, mais intense: «Il est mort à 42 ans mais il a fait une carrière d’une vie. Peu d’artistes ont fait autant que lui. Il a vécu à fond», souligne-t-il.

Bouleverser les traditions

Si le King a soulevé bien des foules aux États-Unis, au Canada et ailleurs dans le monde, il reste qu’au Québec, la «vague» a été moins forte. La religion catholique avait encore une grande emprise dans les années où Elvis était à son apogée et elle était frileuse devant cet homme qui se trémoussait et qui bouleversait littéralement les mœurs et traditions… «Le nom d’Elvis, chez nous, a été associé au ridicule et à la "quétainerie" avec le personnage d’Elvis Gratton, rappelle Patrick Balleux. Mais quand on s’attarde à ce qu’il était vraiment, on découvre un artiste exceptionnel, avec un parcours qui l’est tout autant.»

Devenir  le King

Celui qui se plaît à dire qu’il n’est pas né à la bonne époque s’applique à faire connaître à sa génération le talent de son idole depuis une dizaine d’années. À 16 ans, il commence à se glisser dans la peau du personnage pour le personnifier.

«Un de mes professeurs à Chavigny avait mis sur pied un spectacle visant à développer le potentiel de ses élèves et je lui ai alors dit que je voulais incarner Elvis. Il a été étonné car je suis à la base quelqu’un d’introverti et gêné. Mais dans la peau d’Elvis, c’est une tout autre histoire. Les gens ont alors découvert une autre facette de ma personnalité; ils ont trippé, je pense.»

Depuis ce spectacle, Patrick Balleux multiplie les apparitions sur scène. Il a même mis sur pied son propre groupe, Elvis on Stage.

Récemment, il a participé à un concours de personnificateurs d’Elvis au Lake Geoges Elvis Festival, où il a atteint la grande finale dans sa catégorie, devançant des «Elvis» de partout dans le monde pour terminer la compétition en cinquième position. «C’était ma première sortie aux États-Unis dans ce genre d’événement et ce ne sera sûrement pas ma dernière. Les fans sont incroyables», témoigne-t-il les yeux brillants.

Du 12 au 16 août, Patrick Balleux effectue son tout premier voyage à Memphis (Tennessee) pour honorer la mémoire d’Elvis Presley, en compagnie d’autres mordus, dont Elvis Lajoie. Avant de quitter pour ce voyage, il savait déjà que ce pèlerinage éveillerait chez lui une foule d’émotions. «Il va y avoir une énergie spéciale, d’autant plus qu’il s’agit d’une année anniversaire, disait-il à quelques jours du départ. Je vais voir sa maison, sa tombe…  Je ne sais pas comment je vais réagir…»