Elle fait découvrir la ville aux touristes
TOURISME. En arpentant les rues de Trois-Rivières, Pierrette St-Onge dévoile bonnes adresses et petites anecdotes de quartier, le tout le sourire aux lèvres. Retraitée, elle revêt depuis cet été le chapeau de greeter, une résidente passionnée, qui aime sa ville, et qui offre aux touristes l’opportunité de la découvrir sur un nouvel angle dans une balade d’un jour.
Les greeters accueillent les voyageurs dans les plus belles destinations aux quatre coins du globe. Ces guides nouveaux genres, pas professionnel ni spécialiste, leurs offrent de leur temps gratuitement lors d’une promenade personnalisée de quelques heures. Chaque visite est unique.
En 2016, Trois-Rivières est devenue la deuxième ville québécoise à rejoindre le réseau international Global Greeter, précédé par Sherbrooke et suivi par Gaspé. L’appel de candidatures lancé ce printemps a connu un succès fulgurant auprès de la population. Si bien que Tourisme Trois-Rivières a formé 26 greeters et autant de personnes patientent sur une liste d’attente.
Nous avons pris rendez-vous avec l’un d’eux avec comme point de rencontre le bureau de l’office du tourisme. C’est là qu’on a fait la rencontre de Pierrette St-Onge, une fière citoyenne trifluvienne. En moins de deux, nous sommes sorties jouer le touriste d’un jour.
Entre deux petites histoires, on en profite aussi pour mieux connaître notre guide d’un jour. «Je suis née ici et j’ai marié un gars d’ici. J’ai même vécu dans presque tous les quartiers qui composent Trois-Rivières», raconte la Trifluvienne. Elle apprécie la bonne cuisine, les terrasses verdoyantes et elle est bénévole dans tous les évènements, ou presque.
«Je me dis tous les jours que je ne suis pas encore assez vieille pour ne pas découvrir des choses nouvelles et faire des rencontres», lance-t-elle. Une annonce publiée dans le quotidien régional l’a convaincu d’appliquer comme greeter. «Je savais que c’était pour moi!»
Elle connaissait déjà bien le réseau pour l’avoir elle-même utilisé. Lors d’un voyage à Bruxelles, en Belgique, Pierrette a découvert sur leur site touristique qu’il était possible de visiter les lieux avec un Bruxellois. Elle a rempli une réservation en y intégrant ses demandes (visite historique et dégustation d’une bière typique) et elle a eu rapidement «un match». L’expérience lui a plu.
À son retour dans la région, elle a même commencé à faire de même avec ses amis en visite. «La plupart ont quitté la ville alors qu’elle traversait une période un peu plus morose. Maintenant, je ne suis pas gênée de leur faire faire la tournée. C’est l’occasion de leur faire redécouvrir Trois-Rivières», explique-t-elle avec fierté.
Cet été, elle a aussi accompagné un couple en provenance de la Louisiane, deux sœurs de LaSalle et une greeter sherbrookoise venue comparer les deux destinations.
«À Sherbrooke, certains ont des clés pour ouvrir les portes qu’un touriste seul ne pourrait pas faire d’ordinaire. J’essaye de trouver des idées pour obtenir quelque chose comme ça ici aussi. Je n’aime pas qu’on me dise qu’il y a quelque chose ailleurs qu’il n’y a pas ici», déclare celle qui prend très à cœur son rôle.
Des greeters aux profils bien différents
Au moment de la sélection, Tourisme Trois-Rivières s’est assuré que chaque membre possède des intérêts différents : un amateur de vélo qui parcourt les pistes cyclables de la région, une enseignante passionnée d’histoire ou même une Trifluvienne d’adoption d’origine française.
Chacun apporte quelque chose de différent. Et entre eux, les greeters échangent aussi beaucoup. S’ils ne sont pas des spécialistes, ils ont à cœur d’apprendre de nouvelles histoires qu’ils iront raconter à leur prochain visiteur.
Notre balade nous a menés au parc portuaire. Pierrette St-Onge pointe un trompe-l’oeil en forme de poisson qui a été peint au plafond de la nouvelle gare maritime. «C’est une de mes amies du réseau qui m’a fait découvrir cette illusion. Nous n’avons pas le même âge et donc, pas les mêmes histoires. En tant qu’enseignante à l’université, elle est structurée dans ses visites. Moi, je papillonne d’anecdote en anecdote», rie-elle.
À ce moment, on aperçoit l’édifice Ameau qui était autrefois «le gratte-ciel» à Trois-Rivières : «Est-ce que tu sais pourquoi il n’y a pas de fenêtre sur l’un des côtés du bâtiment ? Dans le projet initial, il devait y avoir deux tours, mais la récession est arrivée et l’idée a été abandonnée», raconte notre guide.
Parmi les incontournables, cette dernière ne manque pas d’amener ses amis d’un jour au Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap, à l’Amphithéâtre et sur la rue des Ursulines. Après plus d’une heure de marche, l’heure des adieux est arrivée.
Une première année test
Le service est encore méconnu dans la province, mais cela ne serait tarder avant que les demandes n’affluent. Jusqu’à maintenant, Trois-Rivières a enregistré une dizaine de réservations. Il reste encore quelques semaines de soleil à venir.
Les bonnes adresses de Pierrette
1. Suite Soixante, sur la rue des Forges : son coup de cœur pour venir prendre l’apéro. Leur terrasse fermée et fleurie et certainement l’une des plus belles du centre-ville.
2. Navette fluviale entre Bécancour et Trois-Rivières : chaque dimanche, de l’autre côté de la rive, sur le quai de Sainte-Angèle-de-Laval, il y a un concert classique qui se donne sous la tente. C’est l’endroit idéal pour prendre un petit verre de mousseux et déguster un scone.
3. La P’tite Brûlerie, sur la rue Laviolette : ils offrent des repas très abordables à déguster en lisant un bon roman. Les murs du commerce sont tapissés d’étagères de livres usagés à vendre.