Elle cuisine des repas gourmets pour petits gourmands
Il y a un peu plus de 10 ans, Julie Bergeron a fondé l’entreprise CHEF en herbe avec le désir d’offrir des repas sains et variés pour les petits en garderie. Au fil du temps, son projet a fleuri. CHEF en herbe, c’est maintenant des repas livrés à domicile, des repas pour les garderies et les écoles ainsi que des ateliers pour les enfants. C’est tout ça et c’est aussi un lieu de rencontres multigénérationnel et multiculturel.
L’histoire de CHEF en herbe remonte à loin. La passion de Mme Bergeron pour la cuisine et l’agriculture ne date pas d’hier. Enfant, elle habitait la maison voisine de sa grand-mère Cécile qu’elle visitait très souvent.
« Entre nos deux maisons, il y avait un jardin. Je traversais le jardin et j’allais cuisiner avec grand-maman, se souvient-elle. Elle a été pour moi une grande mentore. Elle compostait et recyclait au maximum. J’ai beaucoup appris d’elle. Et en plus, elle était entrepreneure, alors c’est quelque chose qui m’a toujours nourrie. »
Après avoir complété un baccalauréat en agronomie, Julie Bergeron a travaillé au sein d’un organisme de certification biologique pendant une dizaine d’années avant de se lancer en affaires.
« C’est une idée qui m’a habitée très longtemps, confie-t-elle. J’avais suivi un cours du soir en entrepreneuriat avec cette idée qu’un jour j’aurais mon entreprise. Mais le déclic s’est fait quand mon fils aîné a commencé la garderie. Je trouvais qu’il manquait de variété dans les menus. Les enfants n’avaient pas non plus accès à des fruits et légumes frais. Ça ne faisait pas de sens dans ma tête. »
Décidée à remédier à la situation, elle est allée à la rencontre d’une douzaine de milieux de garde afin de connaître leurs besoins. « J’ai bâti mon plan d’affaires en fonction de ça, précise-t-elle. Une fois mon plan d’affaires terminé, je suis retournée voir cette douzaine de garderies pour leur demander si elles avaient envie d’embarquer avec moi dans le projet. Au tout début, j’avais des clients à Saint-Narcisse, Shawinigan et Lac-à-la-Tortue. »
« J’ai toujours été passionnée par la saine alimentation, ajoute-t-elle. J’ai choisi de travailler pour les enfants parce que c’est la base, c’est à partir de l’enfance qu’on développe de saines habitudes. J’essaie de leur faire goûter un maximum d’aliments différents. Ce n’est pas vrai que les enfants ne veulent rien manger. Ça dépend toujours comment on leur présente les choses. »
De belles rencontres
Le premier menu de CHEF en herbe a été préparé en février 2010. Depuis, l’entreprise a grandi et l’offre s’est bonifiée. « Depuis mes débuts en entrepreneuriat, la chance m’a souri, mentionne M. Bergeron. J’ai lancé un moment donné que j’avais besoin de personnel. Et voilà qu’est arrivée Christiane Godbout, une femme merveilleuse, qui est une amie d’une éducatrice. Elle m’a dit qu’elle avait du temps à donner, mais qu’elle ne voulait absolument pas se faire payer. Elle préférait repartir avec des repas. Elle travaille encore avec nous aujourd’hui et c’est un pilier dans l’entreprise. »
Par un heureux hasard, Mme Bergeron a aussi pu profiter d’un premier local peu coûteux dans le secteur Trois-Rivières Ouest. « Je faisais des ateliers à l’école de mon fils, puis un jour, quelqu’un de la direction parle de moi dans un party de Noël devant ses cousins, raconte-t-elle. À la suite de ça, l’un d’entre eux est entré en contact avec moi pour m’offrir un espace. Cet homme-là m’a offert de lui donner la somme que je pouvais lui donner selon mon budget. C’est incroyable! »
Elle y est restée quelques années, jusqu’à ce qu’elle doive se trouver un nouvel espace. L’entreprise est depuis ce temps située sur la rue Saint-Laurent dans le secteur Cap-de-la-Madeleine. Des personnes de tous âges et tous horizons y travaillent.
« J’aime beaucoup faire en sorte de mêler les générations et les cultures, soutient Mme Bergeron. Mon entreprise, c’est une chose, mais d’avoir créé ça, c’est une réussite immense. J’ai eu dans mon équipe, entre autres, un jeune homme et une femme musulmane. Mon beau-père travaille avec nous également, de même qu’une jeune femme vivant avec une déficience intellectuelle. »
Des projets plein la tête
Julie Bergeron ne manque pas d’idées. Il se pourrait bien qu’un nouveau volet se greffe à l’entreprise dans les prochaines années.
« J’ai encore plein de rêves. J’aimerais avoir un petit restaurant familial de style bistro. J’imagine une place où on peut venir chercher des choses pour le souper et qui se transforme en un restaurant pour les couples en soirée. J’aimerais avoir une serre pour qu’on puisse cultiver certains aliments. Je suis en lien avec IDE Trois-Rivières pour concrétiser tout ça », conclut l’entrepreneure.