DPJ : l’APTS souhaite une consultation plus élargie

Selon l’APTS du CIUSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, le mandat de la consultation relative aux pratiques de la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) est trop restrictif tel qu’il semble se dessiner.

« Ce n’est pas seulement le système de protection de la jeunesse comme tel sur lequel il faut se pencher, mais sur l’ensemble des services offerts aux enfants et à leur famille, notamment les services sociaux de première ligne. S’il y a trop d’enfants à la DPJ, c’est en grande partie parce que les filets de sécurité situés en amont ont failli à leur tâche. La DPJ devrait normalement être un recours ultime », a indiqué Sylvie Godin, représentante nationale de L’Alliance du personnel professionnel et technique du réseau de la santé et des services sociaux (APTS) au CIUSSSMCQ.

Tel qu’annoncé dans La Presse le 11 mai, l’article de Denis Lessard fait état de l’éventuel mandat d’une instance de consultation qui prendrait la forme d’une commission, de sa possible composition et de ses modalités de fonctionnement. L’exercice de consultation pourrait s’étaler sur une période de 12 à 18 mois.

« Dans les faits, nous faisons face à un problème beaucoup plus complexe que s’il était seulement question de listes d’attente, et les facteurs à l’origine de la crise sont beaucoup plus nombreux qu’il n’y paraît. Il s’agit d’un problème systémique et la DPJ est le dernier maillon de la chaîne, la pointe de l’iceberg. Voilà pourquoi il faut un mandat plus large et bien ciblé. D’autant plus que nous n’aurons pas l’occasion de refaire cet exercice, du moins avant longtemps. Assurons-nous de faire les choses correctement pour remédier durablement à la crise », a ajouté Sylvie Godin.

L’APTS du CIUSSS Mauricie-et-Centre-du-Québec attire également l’attention sur le fait que cette consultation qui commencerait vraisemblablement en septembre pourrait durer jusqu’à dix-huit mois, sans compter le délai supplémentaire inhérent à la rédaction d’un rapport.

D’ailleurs, L’APTS a présenté des pistes de solution à court terme à cet égard au ministre responsable des services sociaux, Lionel Carmant, lorsqu’il a rencontré vendredi dernier les représentants des intervenants des centres jeunesse, que l’APTS représente en grande majorité au Québec. Le ministre, qui leur a dit que leurs recommandations « ne seraient pas oubliées », a convenu d’une autre rencontre à ce propos avec la présidente de l’APTS au plus tard le 1er juin prochain.

« On parle d’environ deux ans avant la remise du rapport au gouvernement, encore plus d’ici à la mise en place des mesures qu’il contiendra. Pendant ce temps il faut s’assurer d’apporter des mesures énergiques à court terme, qui permettront d’éviter la répétition de scénarios comme celui de Granby. La direction de la protection de la jeunesse de la Mauricie et du Centre-du-Québec doit consulter les intervenants et leur syndicat si elle veut s’assurer du succès des prochaines actions. Elle peut compter sur notre entière disponibilité pour en discuter le plus rapidement possible », a conclu Sylvie Godin.