Dossier: vivre avec un enfant TDAH

DOSSIER. Yuri Bolduc a reçu un diagnostic de TDAH peu avant de faire son entrée à la prématernelle, à l’âge de 4 ans. Maintenant âgé de 7 ans, cela fait trois ans qu’il a intégré la prise de médicaments à sa routine quotidienne.

Le processus d’évaluation de Yuri s’est échelonné sur deux ans. «On a entrepris des démarches pour recevoir un diagnostic quand on a réalisé que Yuri commençait à avoir du retard au niveau de son développement», raconte sa maman, Julie Trépanier, doctorante en psychologie et mère de quatre enfants.

«Avec Yuri, c’était difficile, ajoute-t-elle. Une fois, il a essayé de démarrer ma voiture. Dans sa chambre, il fallait qu’il y ait seulement un lit et un bureau. S’il y avait autre chose, ça finissait brisé. Il était dangereux pour lui-même.»

Une fois le diagnostic tombé, la famille a dû passer au travers de plusieurs tests essais-erreurs afin de trouver la bonne médication. Yuri prend désormais deux doses par jour, une le matin et une autre à l’école en après-midi.

«On a commencé avec le Ritalin, ça n’a pas bien fonctionné, se souvient Julie. Après ça, on est allé vers le Biphentin. Ça a bien fonctionné. On a ajusté les doses au fur et à mesure qu’il a grandi. Récemment, on est allé vers le Concerta, qui est une formule plus longue. Ça dure douze heures au lieu de cinq heures. Ça n’a pas du tout fonctionné. Il avait beaucoup d’effets secondaires. Il ne mangeait plus. On est donc retourné au Biphentin avec une dose de Ritalin l’après-midi.»

Des changements importants

Encore beaucoup de préjugés et de mauvaises impressions sont rattachés au Ritalin et autres médicaments de la sorte. Ce n’est toutefois pas le constat qu’en fait Julie Trépanier. «Souvent, les gens ont une perception négative quand on parle de Ritalin et de médicaments dans ce genre-là, remarque-t-elle. Mais ce n’est vraiment pas comme ça que je le vis. C’est une aide, un outil pour Yuri.»

«Depuis qu’il prend des médicaments, c’est le jour et la nuit, poursuit-elle. C’est encore un petit gars énergique, mais il est capable de commencer une tâche et de la finir. Il est capable de se contenir, de rester assis et d’écouter en classe. Du moment qu’il a commencé à prendre sa médication, on a vu des changements importants. Tout ce qui était retard de langage et tout, ça s’est vite amélioré. Aujourd’hui, c’est un premier de classe. Il a vraiment de la facilité à apprendre depuis qu’il est capable de se concentrer.»

Le seul petit inconvénient, c’est que la médication affecte le sommeil de Yuri. «C’est plus difficile pour lui de s’endormir, observe Julie. Il se lève à 5h et se couche à 21h. On a un produit naturel pour l’aider à dormir. Il prend de la mélatonine une heure avant d’aller se coucher.»

Une question d’organisation

Le matin au réveil, Yuri prend son médicament. Pour la dose de l’après-midi, il la prend à l’école. «Après le diner, il fait un détour par le secrétariat avant d’aller en classe, mentionne sa mère. La fin de semaine, j’en ai toujours sur moi. C’est sûr qu’il faut y penser et c’est beaucoup d’organisation dans le quotidien, mais il s’agit juste de l’intégrer à la routine.»

Voilà maintenant trois ans que Yuri prend des médicaments. Jamais il n’a montré de signes de découragements. «Il n’a jamais dit qu’il était tanné de prendre des pilules. À la maison comme à l’école, jamais il n’a fait rire de lui à cause de ça. Parfois, on est occupé et on a la tête ailleurs et c’est lui qui nous rappelle que c’est l’heure de prendre son médicament. Il voit les effets bénéfiques», conclut sa maman.