DOSSIER: vivre à travers la machine

CYBERDÉPENDANCE. Les troubles relationnels et les troubles anxieux sont aussi des caractéristiques que l’on retrouve chez les personnes cyberdépendantes.

«Ta vie sociale se vit à travers la machine, illustre Miguel Therriault. Quelle que soit la dépendance, il faut garder en tête que personne n’est à l’abri. On peut tous, à un moment donné, surinvestir dans les technologies, perdre le fil et se faire envahir par la consommation d’un produit.»

Comme toute autre dépendance, la cyberdépendance peut se développer sur une longue période de temps. Pour d’autres, la consommation abusive est reliée à un choc émotionnel.

«Souvent, les gens ne savent pas quand ça a commencé. D’autres vivent un événement-choc et se refuge là-dedans pour gérer le malaise. Les gens cyberdépendants vont investir beaucoup d’heures là-dedans, mais vont aussi utiliser plusieurs applications en même temps. La personne cherche à combler un besoin à travers ces actions-là.»

Objectif: utilisation contrôlée

En thérapie, la première étape est le sevrage des technologies.

«Il y a une coupure de l’utilisation malsaine des technologies. On va utiliser l’Internet, mais seulement dans un contexte d’enseignement étant donné qu’il y a des cours qui se donnent en avant-midi», indique M. Therriault.

«Il y a beau avoir un arrêt de l’utilisation de l’ordinateur, mais le trouble anxieux peut être encore présent, précise-t-il. Notre objectif, c’est de développer l’autonomie fonctionnelle de la personne. Il faut lui apprendre à gérer ses émotions. On vise une utilisation contrôlée qui respecte les limites de la personne et qui lui permet de continuer à s’investir dans les autres aspects de sa vie. Notre mandat d’intervention cible les adolescents, mais c’est une problématique qui existe aussi chez les adultes.»

Projet de recherche

Le centre Le Grand Chemin de Saint-Célestin est impliqué dans le projet de recherche Virtuado visant à définir ce qu’est la cyberdépendance et concevoir des outils pour mieux évaluer les besoins de cette problématique. Cette recherche panquébécoise est menée par Louise Nadeau de l’Institut universitaire en dépendance du Québec ainsi que Sylvie R. Gagnon et Magali Dufour de l’Université de Sherbrooke.

Photo TC Media – Audrey Leblanc