Dossier: une mère donne son point de vue sur la technologie

DOSSIER. Julie Biron, maman de trois garçons âgés de 3, 7 et 10 ans, se décrit elle-même comme une mère «anti-techno, pro-tricot». Pour elle et son conjoint, il était clair que la technologie n’allait pas occuper la majeure partie de la vie de leurs enfants.

«J’ai étudié en communications et dans le cadre de mes cours, j’ai eu à analyser du contenu en lien avec les technologies, ce qui a permis de renforcer mon point de vue sur le sujet.»

À titre d’exemple, elle se souvient d’avoir noté qu’à 5 ans, certains enfants écoutaient 25 heures de télévision par semaine. «Des études ont prouvé que quand on fait dessiner l’un de ces enfants, son dessin s’apparente à celui d’un enfant de 3 ans. C’est normal, c’est une roue: plus un enfant joue à des jeux vidéo ou écoute la télé, moins il a de temps pour faire du bricolage, lire, jouer dehors, découvrir son imaginaire, etc. Ce qu’on enlève comme temps à un endroit, on le regagne à l’autre», croit Mme Biron.

Chez elle, les enfants ont droit à 20 minutes d’écran (télé, iPad, iPod, …) par jour. Selon elle, cela leur permet d’être conscients des répercussions de leur choix. «Par exemple, ils doivent vraiment réfléchir à ce qu’ils ont le plus envie de faire. Et évidemment, ils doivent être conséquents avec leur décision et doivent gérer leur temps.» Pour ce qui est du chalet, la règle est claire: les tablettes et téléphones doivent être rangés à l’entrée, et il n’y a ni télévision ni jeux vidéo.

Au lieu de jouer à l’ordinateur, les garçons lisent beaucoup de livres. Ils font également de la musique ou du sport, ce qui, aux dire de leur mère, leur apprend d’autres valeurs, dont la persévérance. Apprendre un art, pour Mme Biron, c’est apprendre tout l’aspect du contrôle, de l’intention, «et ça se reflète dans les travaux scolaires.»

Et dans l’auto, il n’y a pas d’écrans pour mettre des films pendant de longs trajets. Les enfants lisent, regardent le paysage, font des jeux, etc. La Nicolétaine assure que la clé est de les stimuler autrement, tout en s’amusant.

Malgré tout, Julie Biron n’a pas l’impression que ses enfants sont réellement pénalisés par rapport à leurs amis. «À la maison, on a une vieille télévision et on n’a pas de consoles de jeux vidéo. Cela dit, mes garçons sont bien à l’affût des émissions populaires, affirme-t-elle. Ils sont aussi bons que leurs copains avec la technologie; ils suivent la «puck» et prennent la vague au passage. C’est seulement que leur utilisation est plus restreinte. De plus, je ne remarque aucun retard dans leur développement, ni à l’école.»

Elle reconnaît toutefois qu’ils trouvent leurs parents parfois sévères, pas gentils, injustes, etc. «Mais plus tard, je crois qu’ils seront reconnaissants parce qu’ils auront découvert plein d’autres choses dans notre «vrai monde» plutôt que dans le virtuel ou le cyberespace.»