DOSSIER Trouble de personnalité limite: des familles au bord de l’épuisement

AIDE. «C’est important que les membres de la famille gardent leur rôle. On ne doit pas jouer au médecin ou au psychologue. Une sœur doit rester une sœur, une mère doit conserver son rôle de mère. Sinon, les familles risquent l’épuisement», avertit Ginette Chapdelaine.

Mme Chapdelaine, qui était coordonnatrice de l’organisme La Lanterne d’espoir au moment de l’entrevue, en a vues des familles épuises faire tinter la cloche de la porte de l’organisme, en quête de soutien.

«Quand elles viennent ici, elles sont à terre. On est leur dernier recours. C’est très dur pour les familles dont un des membres souffre d’un trouble de santé mentale, comme le trouble de personnalité limite. Aucune famille ne réagit de la même façon. Je remarque tout de même que les pères ont tendance à prendre leur distance pour éviter de sombrer dans la colère. Ils gardent leurs émotions en dedans, mais ça ne veut pas dire qu’ils ne vivent rien. Ils sont aussi enfermés là-dedans», explique Mme Chapdelaine.

D’ailleurs, un groupe d’entraide entre hommes a été créé à La Lanterne il y a quelques années.

«Chacun a son rôle à reprendre, poursuit Mme Chapdelaine. Tout le monde ne peut pas uniquement se concentrer sur la personne malade pendant 15 ans. Il faut se partager les rôles. Les autres sont là aussi.»

Se donner des repères

Dans le cas d’un trouble de personnalité limite, les familles doivent se donner des repères et, surtout, doivent rester dans le présent.

Et plus la situation autour de la personne atteinte sera régulière et constante, mieux iront les choses, fait remarquer Ginette Chapdelaine. Il importe aussi, pour la famille, d’établir des limites.

«Les personnes qui fréquentent les groupes d’entraide sont beaucoup touchées par des cas de trouble de personnalité limite. À l’automne, on a offert une formation intitulée Comment s’approcher sans agressivité, destinée aux familles. Elles viennent chercher des trucs ici et le fait d’être en contact avec d’autres familles vivant une situation semblable, ça leur fait du bien», conclut Mme Chapdelaine.

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Une ressource pour les familles

La Lanterne d’espoir a pour mission d’apporter du soutien et de l’information aux familles et amis touchés par la maladie mentale, développer des modes d’entraide et amener chaque famille, leurs parents et mis à découvrir et mieux utiliser leur propre capacité, et ainsi améliorer la qualité de vie des familles et amis de même qu’à celle de leurs proches atteints d’une maladie mentale. Cela passe notamment par des groupes d’aide et d’entraide pour différentes problématiques, des activités de formation et d’information, la présence d’un centre de documentation, des interventions psychosociales individuelles ou familiales et des mesures de répit dépannage. Info: 819 693-2841