Dossier TDAH: Gaétan Proulx a côtoyé plusieurs jeunes médicamentés

DOSSIER. «Un enfant, ça reste toujours un enfant». Voilà comment résumer l’effet de la médication, efficace ou non, sur les jeunes atteints d’un trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H), selon l’enseignant retraité Gaétan Proulx.

Durant ses trois décennies en enseignement, Gaétan Proulx a été en contact avec plusieurs centaines de jeunes de niveau primaire du côté de l’école Dominique-Savio à Saint-Georges-de-Champlain. Il pose un regard mitigé sur l’effet des médicaments sur les jeunes diagnostiqués, affirmant que la conclusion est parfois plus simple qu’il n’y paraît.

«Je ne suis pas un expert, mais j’ai remarqué que, pour certains, c’était pire après les médicaments qu’au début.»

M. Proulx parle aussi de la médication comme d’un faux allié, utilisé par parents et médecins pour tenter de maîtriser les jeunes plus turbulents. «C’était comme une mode dans la fin des années 80 et le début des années 90!», fait-il remarquer.

L’ex-enseignant repense à ce cas où un petit garçon de sixième année démontrait un surplus d’énergie, alors vite associé au TDA/H. «J’ai eu des correspondances avec ses parents et j’ai compris que le jeune s’ennuyait de son père qui vivait alors à la Baie-James».

Voir au-delà des apparences

En dépit de sa mère très présente, le jeune en question avait soif d’une présence paternelle, se souvient Gaétan Proulx. «Oui, il attirait l’attention, mais le trouble était ailleurs. Ce n’était pas de Ritalin dont il avait besoin, mais de son père!»

Dans d’autres cas, les médicaments ont eu les effets escomptés. M. Proulx se souvient d’une jeune fille de 12 ans, au comportement très lunatique. «Sa mère est d’abord venue me consulter, puis on lui a administré du Ritalin. Sur elle, les effets ont été bénéfiques. Elle avait une meilleure concentration et ses notes ont augmenté».

Le professeur mentionne aussi avoir développé des tactiques pour bien composer avec cette catégorie d’élèves nécessitant des besoins spéciaux dans sa classe.

«J’avais des ententes avec certains. Je leur faisais comprendre que, si ils ne voulaient pas travailler pour telle raison: c’était correct. Par contre, il ne fallait pas qu’ils dérangent le reste de la classe.»