Dossier – Suppléments et produits de pré-entraînement: une question d’équilibre

NUTRITION. Les produits de pré-entraînement, les shakes protéinés et autres suppléments sont omniprésents dans les gyms et les athlètes en consomment de plus en plus jeunes. Mais quels sont les effets de ces suppléments alimentaires? Est-ce bon ou pas pour la santé? Propriétaire chez Atomik Nutrition Trois-Rivières, Dany Lemay nous en parle.

«Tout est une question d’équilibre, mentionne d’entrée de jeu M. Lemay. Plus on pousse, plus il faut carburer le corps en conséquence. À l’inverse, si on carbure trop le corps pour l’exercice qu’on fait, on va engraisser. On ne peut pas s’alimenter juste de shakes de protéines si on ne s’entraîne pas beaucoup. Quelqu’un qui fait ça va consommer trop de protéine pour le ratio de muscles à guérir. Avec trop de protéines dans le corps, la personne va finir par les stocker et engraisser.»

Ce dernier remarque que les détracteurs des suppléments alimentaires sont moins nombreux qu’il y a 10 ans.

«Malgré tout, les gens pensent souvent que ce sont des produits chimiques parce que ça se vend dans des pots, mais ce n’est pas le cas, affirme M. Lemay. Il y a des protéines qui sont faites à partir du fromage, par exemple. Les mentalités changent tranquillement, mais c’était pire il y a 10 ans parce que c’était de l’inconnu.»

Mis à part les produits de pré-entraînement, Dany Lemay considère que tout type de supplément est un plus, tant pour les adolescents que pour les adultes.

«Les gens ont tendance à penser que plus ils font de répétitions dans l’entraînement, plus ils vont grossir, mais ils ne font que déchirer la fibre musculaire dans ce moment-là. La fibre musculaire grossit quand elle guérit. Plus on guérit, plus on a de résultats. C’est pour ça qu’en général les suppléments vont aider à optimiser la récupération, sauf pour les produits de pré-entraînement.»

Pas recommandé pour les adolescents

M. Lemay ne recommande pas les produits de pré-entraînement aux adolescents, car ils contiennent beaucoup de caféine.

À titre de comparaison, un café moyen contient environ 70 milligrammes de caféine alors qu’une portion d’un produit de pré-entraînement en contient environ 200 milligrammes.

«Un adulte agit en connaissance de cause, mais un adolescent pourrait facilement s’y perdre, tout comme c’est le cas avec les boissons énergisantes vendues dans les dépanneurs. À petite dose, il n’y a pas de problème, mais il faut que la personne respecte la dose recommandée.»

«Si un jeune s’achète un produit de pré-entraînement en pensant se métamorphoser, il va peut-être avoir tendance à abuser et c’est là que ça pourrait être problématique, ajoute-t-il. Pour le reste, je n’ai aucun problème à vendre aux jeunes, pour autant que ce qu’ils prennent soit réglementaire à leur pratique sportive.» M. Lemay précise que des ligues sportives bannissent certains produits considérant que ceux-ci pourraient influencer les performances de l’athlète.