DOSSIER: Les jeunes initiés moins tôt à l’alcool

CONSOMMATION. Une récente étude de l’Institut de la statistique du Québec démontre que 23 % des élèves du secondaire ont consommé de l’alcool avant d’avoir atteint l’âge de 13 ans. Cette proportion est inférieure à celle observée en 2004 (31 %) et en 2008 (26 %).

Cette étude nous apprend également que la proportion d’élèves ayant eu au moins un épisode de consomma¬tion excessive d’alcool sur une période d’un an a diminué de façon significative. De 46 % en 2000, les chiffres chutent à 34 % en 2013. Cette baisse touche particulièrement les élèves de 1re, 2e et 3e secondaire.

Ce sont 13 % des élèves qui consomment de l’alcool régulièrement, soit au moins une fois par semaine pendant au moins un mois. Il s’agit d’une baisse significative par rapport aux données de 2008 (20 %).

Sans surprise, l’étude démontre également une augmentation de la consommation d’alcool selon le niveau scolaire. Les données dévoilent que 23 % des élèves de 1re secondaire ont consommé de l’alcool au cours de l’an 2013, contre 83 % en 5e secondaire.

Alcool et boissons énergisantes

Cette étude de l’Institut de la statistique du Québec se penche sur un nouveau phénomène: celui du mélange d’alcool et de boissons énergisantes. En 2013, 20 % des élèves du secondaire ont bu de l’alcool mélangé avec une boisson énergisante au moins une fois pendant l’année. Ce type de breuvage est plus populaire chez les élèves de 5e secondaire. En effet, on enregistre un taux de 29 % contre 10 % chez les élèves de 1re secondaire.

Sensibilisation versus promotion

Pour Jean-Marc Ménard, coordonnateur des services professionnels au centre de réadaptation en dépendance Domrémy, ces données sont encourageantes et prouvent que les nombreuses campagnes de sensibilisation portent leurs fruits.

À l’inverse, les initiatives virales telles que les neknominations ou encore les recettes pompettes avec l’animateur Éric Salvail l’inquiètent. «Même si tout ça a l’air inoffensif pour plusieurs à première vue, il n’en demeure pas moins qu’on y fait la promotion de la consommation d’alcool, explique-t-il. Dans le cas des recettes pompettes, on diffuse ça à la télévision. Il ne faut pas oublier qu’il y a des coûts reliés à tout ça, des coûts qui peuvent être élevés.»

Bien placé pour mesurer les effets négatifs de l’abus d’alcool, M. Ménard ajoute que le problème de dépendance à l’alcool est le pire d’entre tous. «C’est aussi celui qui coûte le plus cher en matière de soins de santé. C’est pire que les drogues», rappelle-t-il.

Ce sont 13 % des élèves du secondaire qui consomment de l’alcool régulièrement.

La consommation d’alcool en Mauricie/Centre-du-Québec

– La proportion de buveurs réguliers de 12 ans et plus (consommer au moins une fois par mois durant un an) est estimée à 72 % en 2009-2010 comparativement à 69 % pour le Québec.

– La proportion de buveurs excessifs pour la région est estimée à 19 % en 2009-2010.

– La consommation excessive et répétitive d’alcool chez les élèves du secondaire dans la région est légèrement en recul entre 2003 et 2007 (24% à 19,5%).