DOSSIER: Isabelle, future mère porteuse
MATERNITÉ. Isabelle (nom fictif) entamera une sixième grossesse en juin. Mais pour la première fois, elle ne rentrera pas à la maison avec le poupon qu’elle aura mis au monde. Voici les confidences d’une mère porteuse.
Ayant songé pendant plusieurs années à devenir mère porteuse, c’est à l’automne 2014 que l’occasion s’est présentée à elle.
«Ça faisait longtemps que j’y pensais, confie Isabelle. À l’automne dernier, sur mon forum de mamans, une femme a lancé un appel à tous pour sa cousine qui se cherchait une mère porteuse pour ses embryons.»
C’était le début d’une nouvelle aventure. Isabelle habitant à Trois-Rivières et le couple à Mont-Laurier, les deux femmes se sont d’abord parlé par l’entremise du réseau social Facebook. Isabelle ne savait alors rien du couple, sauf qu’il essayait d’avoir un enfant depuis neuf ans.
«De savoir que le couple avait des embryons, ça changeait la donne pour moi. Le couple a des embryons, mais l’utérus de la femme les rejette. Je n’aurais jamais voulu donner mon enfant conçu avec mes ovules. Mais de porter un embryon déjà fécondé, ça change tout», explique Isabelle.
«En partant, je sais que je n’ai pas de lien avec cet enfant-là, poursuit-elle. Je n’ai aucun gène, je n’aurai une ressemblance. Je me considère comme la gardienne de cet enfant-là. Je vais le garder pendant neuf mois et après le remettre dans les bras de ses parents.»
Après de nombreuses discussions virtuelles entre les deux femmes, une première rencontre en personne a eu lieu.
«Ç’a cliqué tout de suite avec elle et son conjoint, raconte Isabelle. On poursuit les démarches depuis ce temps-là et je suis confiante qu’ils seront de bons parents. Je n’aurais pas accepté si j’avais eu des doutes.»
Le don de soi
Mère de cinq enfants, Isabelle veut permettre au couple de Mont-Laurier de connaître les joies d’être parents. «Ma famille est complète. Je ne veux plus d’enfants, mais je n’aurais pas imaginé ma vie sans enfant.»
«De savoir que ce couple attend depuis neuf ans, c’est venu me chercher, confie la future mère porteuse. Ils ont tout essayé. Je suis leur dernier espoir. C’est le plus grand cadeau que je vais pouvoir leur faire. J’ai juste hâte d’accoucher et de voir leurs visages quand ils vont voir leur enfant. Ça va être ma récompense de les voir heureux.»