DOSSIER: Drogue de synthèse, 523 cas à Trois-Rivières
DOSSIER. Peanut, speed, crystal meth, ice, pilule. En cinq ans, 8 157 dossiers criminels ont été ouverts relativement aux drogues de synthèse. Sauf quelques exceptions près, une hausse globale a été observée partout au Québec en 2010 et 2011 avant de subir une légère diminution.
C’est à Gatineau, avec 676 infractions entre 2009 et 2013, que l’on retrouve le plus grand nombre de dossiers reliés aux drogues de synthèse (possession, production et trafic). Trois-Rivières (523 cas), Québec (405), Longueuil (298) et Saint-Jean-sur-Richelieu (217) complètent le palmarès.
Le porte-parole de la Sécurité publique de Trois-Rivières, Michel Letarte, estime que ce chiffre est dû aux nombreuses saisies effectuées, pas nécessairement en lien aux drogues de synthèse.
«Il arrive qu’on retrouve des méthamphétamines, de la cocaïne ou du speed sur le lieu de saisie de cannabis, par exemple. On parle davantage de possession et de trafic que de production de drogues de synthèse», avance-t-il.
«Par exemple, récemment, on a procédé à une perquisition sur la rue Rochefort. On y allait initialement pour du trafic de cocaïne, mais au final, on y a retrouvé 43 comprimés de méthamphétamine. Oui, il y a de plus en plus de drogues de synthèse, mais on remarque que c’est une tendance provinciale», ajoute M. Letarte.
Si les cas de possession de drogue de synthèse représentent les deux tiers (68,3%) des dossiers reliés au Québec, le trafic de ces substances symbolise une part non négligeable (31%). Dans la province, 39 dossiers portant sur la production de crystal meth (32) et d’ecstasy (7) ont été ouverts entre 2009 et 2013. Une tendance qui ne date pas d’hier.
Selon l’Étude sur le fonctionnement et la production des laboratoires québécois de drogues de synthèse produite en 2013 pour le compte de la Sûreté du Québec, les enquêtes policières entre 2000 et 2010 ont permis la détection de 23 laboratoires clandestins au Québec, dont 21 étaient en opération lors des frappes policières. Parmi ceux-ci, les enquêteurs ont démantelé 10 superlaboratoires et 10 installations intermédiaires.
Toujours d’après ce document de 92 pages, les superlabs auraient une capacité moyenne de production de 17 kg de drogue (substance de type amphétaminique et ecstasy) par cycle (un à deux par mois), alors que les labos intermédiaires produiraient environ 3,25 kg de stupéfiants par cycle.
Seuls dix dossiers sont reliés aux précurseurs, ces ingrédients qui entrent dans la fabrication des drogues. Notons toutefois que ces cas ont été répertoriés entre 2011 et 2013 puisqu’aucune donnée n’était disponible pour 2009 et 2010.
(En collaboration avec Marie-Eve Alarie)