D’informaticien… à boulanger!

Depuis deux ans, Reno Blanchette s’est découvert une passion pour la boulangerie. Dans le confort de sa maison, il s’est développé une clientèle à qui il offre une grande variété de produits en se dévouant corps et âme à raison de 16 heures par jour. Il vient tout juste de prendre la décision de se lancer à temps plein dans sa nouvelle passion.

« Ç’a commencé tout juste avant la pandémie. On tenait un évènement ici et j’avais vraiment besoin d’un gros pain, d’un format qu’on ne peut pas trouver, alors j’ai décidé de le faire. Ç’a été un succès et j’ai eu la piqûre. J’ai commencé à faire du pain à chaque semaine par la suite », lance celui qui est à l’aube de la trentaine.

« J’ai travaillé dans des cuisines, mais j’avais quitté ce monde-là parce que ce n’était pas pour moi. Lorsque tu es cuisinier de ligne, tu suis la recette du restaurant et tu la répliques sans arrêt, un peu comme un machiniste, si on veut. En boulangerie, c’est vraiment l’aspect de la création qui me passionne. »

« J’ai essayé de nouvelles recettes et j’essayais de comprendre comment ça fonctionne, parce que la boulangerie est quand même un peu complexe. La boulangerie est un procédé un peu plus scientifique. Nos amis nous disaient que c’était bon et que je n’avais pas le choix de vendre mon produit. Ensuite, on a eu une première commande des collègues d’Élizabeth (Gingras-Lacroix, sa conjointe), à l’hôpital, et on était parti. C’était vraiment une grosse commande pour débuter. J’ai dû apprendre à courir avant de marcher, en fait (rires). C’est de longues heures de travail et il faut avoir la petite flamme en dedans. »

En ligne

De miches en bagels, il a donc lancé sa propre boulangerie, Mange-Moi L’Pain, qui fonctionne par commandes en ligne. La récupération des commandes se fait le vendredi, sans contact, au domicile du principal intéressé. Il s’est équipé lentement, mais sûrement, transformant sa cuisine en véritable boulangerie. 

« Au début, j’avais un petit four et je n’avais pas de mélangeur, alors je devais tout faire à bras. C’est vraiment un travail physique! On s’est ajusté rapidement, mais les premières semaines étaient vraiment folles. Pétrir du pain, c’est un long procédé et ça me prenait des heures et des heures. Ça ne me dérangerait pas parce que j’aimais ça et, chaque semaine, j’étais un peu meilleur que la semaine d’avant », explique-t-il.

« Mes collègues ont été des collègues en or, renchérit sa conjointe, infirmière de profession et bras droit à la boulangerie. Ils nous aidaient parce qu’on ne pouvait pas goûter au produit qu’on leur remettait. Ce sont eux qui nous donnaient les commentaires et on appliquait les correctifs. On est vraiment content de la tournure des évènements. Reno a toujours aimé apprendre et c’est ce qui le fait vivre. C’est une personne qui doit être challengée parce que si c’est trop facile, il perd l’intérêt. C’est tout à son honneur. »

Le nouveau boulanger de profession a opté pour une recette gagnante en développant sa clientèle et ses produits, étape par étape, et il n’entend pas déroger de son plan.

« Je travaillais comme informaticien jusqu’à vendredi dernier. Je terminais mes journées à 16h et je sautais dans la cuisine. J’ai trouvé des recettes auxquelles j’ajoute toujours ma touche personnelle parce que c’est ce que j’aime et je veux que le goût soit unique. Je regarde beaucoup de vidéos YouTube également, ce qui m’aide à entretenir mon petit côté geek », ajoute-t-il en riant.

« On essaie toujours de se démarquer. Nos bagels ont un goût unique et on s’axe aussi sur des recettes mondiales. On est même rentré au Gourmet Grignotard avec nos bagels et ce fut un succès là aussi. On fait du Babka, qui est un pain polonais, et du pain tressé, toujours en ajoutant ma touche personnelle. J’ai des idées et des projets plein la tête. Le but, c’est de demeurer une boulangerie familiale qui offre un bon standard de qualité de produit, dans les ingrédients surtout. »

Pignon sur rue?

Mange-Moi L’Pain offre différents produits en plusieurs variétés tels la miche, le bagel, la pâte à pizza, la focaccia et le muffin anglais, en plus des pains Babka, la Tresse d’or et le SourDough. Les commandes se font sur le site internet de la boulange via le https://www.mangemoilpain.com/ ou encore via la page Facebook du commerce.

« À long terme, c’est sûr qu’on voudrait pignon sur rue pour simplifier les choses. On a plusieurs bonnes boulangeries à Trois-Rivières, mais je peux amener quelque chose de différent. Le plus important pour nous, ce n’est pas de grossir trop rapidement non plus, ni de s’endetter. Je sais que lorsqu’on va partir en local, ça va être des coûts. Ç’a valu la peine de ne pas avoir de congé pendant longtemps et je devais bâtir là-dessus avant de quitter mon emploi. Maintenant, je suis heureux et ça valait la peine. D’ailleurs, je le conseillerais à tous ceux qui n’osent pas sauter à pieds joints dans un projet, mais qui ont la flamme, d’oser l’essayer », confie-t-il.

« C’est important pour Reno qu’on reste à Trois-Rivières parce que c’est son patelin. Ce serait le fun d’en vivre dans dix ans et on ne voit pas à tout prix un commerce avec des franchises partout. Je nous imagine avec notre petit pignon sur rue, notre petit café à nous et notre marmaille qui coure autour », conclut sa conjointe.