Déversement d’eaux usées dans le fleuve: le ministère « incohérent », dénonce le maire

AFFAIRES MUNICIPALES.  Le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque, s’explique mal l’incohérence du ministère de l’Environnement dans le dossier du déversement de 8 milliards de litres d’eaux usées de Montréal dans le fleuve du Saint-Laurent.

"Quand on a eu de très grosses bordées de neige en 2008 et qu’il n’y avait plus de place dans les dépôts à neige de Trois-Rivières, on a fait une demande de dispense au ministère pour pouvoir déposer de la neige dans le fleuve, ce qui nous aurait évité la construction d’un dépôt temporaire au coût de 2M$. Ça nous avait été refusé", relate le maire.

"Aujourd’hui, les normes environnementales sont plus sévères et pourtant, le ministère accepte que la Ville de Montréal déverse 8 milliards de litres d’eaux d’égouts dans le fleuve. C’est l’équivalent de déverser tous les égouts de Trois-Rivières dans le fleuve pendant quatre mois", dénonce-t-il.

Ce déversement, qui se fera à la mi-octobre, se déroulera pendant une semaine dans le cadre de la construction d’une nouvelle chute à neige à l’occasion des travaux de réaménagement de l’autoroute Bonaventure.

Le maire Lévesque craint que le Lac Saint-Pierre, un écosystème fragile, soit affecté par ce déversement.

"Le Lac Saint-Pierre est conçu de sorte qu’il devient un bassin de rétention. Près du chenail, c’est peu profond. Tous les sédiments vont tomber là", soulève-t-il.

Plusieurs maires et organisations dénoncent, depuis une semaine, le choix de la Ville de Montréal et du ministère de l’Environnement. 

De son côté, le ministère assure que ce déversement n’aura pas d’impact important sur la qualité d’eau du fleuve Saint-Laurent.