Devenir espion, ça vous dit?

Qui n’a jamais voulu devenir espion un jour? C’est l’offre qui a été présentée à des étudiants de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) par le Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS), notre FBI canadien.

Ils étaient environ une dizaine d’étudiants réunis dans un petit local de l’université pour assister à cette rencontre à laquelle L’Hebdo Journal n’a pu prendre part. Il s’agissait d’une première visite du Service à l’UQTR.

Le SCRS peut se permettre cette méthode de recrutement depuis 2001 lorsque ses ressources financières ont fait un bond de 52 millions. Les dépenses totales du Service de renseignement ont atteint 389 millions $ en 2007-08, encore en hausse comparativement aux exercices précédents.

«Nous procédons à un recrutement continu pour renouveler nos effectifs composés de baby boomers qui partent vers la retraite», précise Isabelle Scott, responsable des relations médias au Service canadien du renseignement de sécurité, qui ne peut affirmer si le service manque d’agents de renseignements.

Le recrutement semble efficace si on en croit les chiffres des dernières années. Le SCRS dénombrait…

…2529 agents en 2007-08 versus 2249 l’année précédente.

James qui?

Oublions immédiatement l’espionnage à la manière James Bond, car la réalité est tout autre. Les agents de renseignements enquêtent sur les individus et les groupes qui pourraient menacer la sécurité du Canada principalement à l’intérieur du pays. Leur travail passe de l’espionnage à la recherche en passant par la rédaction de rapports d’analyse. Pas de super gadgets ni d’armes pour les aider à résoudre des situations impossibles.

«C’est un emploi ouvert à tous, autant les jeunes que les gens avec plus d’expérience. Il n’y a pas de limite d’âge non plus. Présentement, la moyenne d’âge des employés du SCRS est de 41 ans et on compte 49% de femmes qui occupent divers postes autant sur…

…le terrain qu’en bureau. Elles sont d’ailleurs en augmentation d’année en année», explique Mme Scott.

Mais les critères d’admission sont très stricts puisque chaque agent doit obtenir le niveau Très secret. Cette cote est décernée à la suite d’évaluations de qualités personnelles, de tests psychologiques et de langue seconde, d’entrevues de sécurité, d’examens polygraphiques et d’une évaluation de la loyauté. Le processus peut s’étaler sur une période de six mois à un an.

«Ceux qui connaissent le Service savent qu’il y a de nombreuses différences avec les personnages d’aventure comme ceux de James Bond. Au Canada, c’est relativement plus ouvert et beaucoup d’informations sont exposées au public.

Le Canada menacé?

Le SCRS considère que la sécurité nationale et économique du pays est constamment menacée par l’espionnage et des activités venant de l’étranger.

«Dans des pays prospères comme le Canada, les communautés d’expatriés sont souvent considérables, bien organisées et bien financées, ce qui les rend intéressantes aux yeux des…

…gouvernements étrangers et des groupes de dissidents», peut-on lire sur le site Internet du SCRS qui est avare de commentaires sur ses activités.

Sur leur site Internet, tout laisse croire qu’un étudiant pourrait également être amené à enquêter sur un de ses confrères de classe si l’occasion et la pertinence de la situation se présente. Plusieurs contraintes découlent cependant de l’obtention d’un mandat décerné par un juge de la Cour fédérale ou de directives ministérielles.

Conditions d’admissibilité au poste d’agent de renseignements

-Être citoyen canadien

-Détenir un baccalauréat d’une université canadienne reconnue

-Posséder un permis de conduire valide

-Accepter de déménager suivant les besoins du Service

-Être éligible pour obtenir l’habilitation de sécurité «Très secret».