Des retombées économiques de 2 millions$ par année

Le but de Michel Jean n’est pas de construire une infrastructure de l’ampleur du vélodrome de Milton, en Ontario.

«Milton, c’est de classe internationale. Nous, ce qu’on veut, c’est un centre d’entraînement pour développer la technique et les habilités des cyclistes», a déclaré le Trifluvien, qui précise au passage que des plages horaires seront réservées au grand public.

L’Université du Québec à Trois-Rivières s’est récemment engagée à créer un laboratoire de recherche associé au vélodrome. «Le vélo de piste, c’est comme la formule 1: tu peux avoir un bon chauffeur, mais si tu n’as pas un bon bolide, tu ne vas pas très loin. En piste, c’est pareil. Tu dois développer toute la technique autour du cycliste, autant la mécanique que l’aérodynamisme du vélo. Ce sont tous des aspects qu’il faut également parvenir à asseoir sur un bicycle», a illustré Michel Jean. 

Ce grand rêve comprend aussi le développement d’un programme de sport-études provincial du secondaire à l’université en arrimage avec l’Académie les Estacades, située à quelques pas de l’adresse potentielle du futur vélodrome.

Clientèle extérieure

L’étude de préfaisabilité réalisée par l’UQTR a non seulement confirmé la rentabilité et la viabilité du projet d’un vélodrome couvert à Trois-Rivières, mais elle a aussi laissé miroiter des retombées économiques importantes pour la région.     

Le promoteur Michel Jean parle de deux millions de dollars de retombées directes annuellement et d’une dizaine d’emplois créés, notamment grâce au tourisme sportif. Il estime que plus de 65% de la clientèle du futur vélodrome proviendrait de l’extérieur.

Il existe une forte demande pour ce genre d’infrastructure. Plutôt que de se déplacer à Milton, à six heures de voiture de Montréal, ou encore en Floride, pour d’entrainer durant la saison froide, les cyclistes auraient une nouvelle option pour pratiquer leur discipline.

Avec sa position géographique centrale, le projet de Trois-Rivières détient en quelque sorte la «pole position» dans cette course au premier vélodrome couvert. Le vélodrome serait le seul à l’est de l’Ontario, ce qui lui permettrait d’attirer des athlètes de partout au Québec, des Maritimes et même de plusieurs États américains. 

Selon Michel Jean, il est aussi tout à fait réaliste de penser accueillir des compétitions d’envergure, organisées par l’Union Cycliste, dans la Capitale régionale. L’ovale sera doté de plusieurs centaines de sièges pour les spectateurs.

Afin de générer des revenus supplémentaires, le centre de la piste sera lui aussi rentabilisé. Il pourrait servir à l’aménagement de structures amovibles pour le BMX et la planche à roulette ainsi qu’à la pratique du Dekhockey. Le CSAD serait déjà intéressé à y aménager des surfaces.  

Un vélodrome pour dynamiser le secteur

Ce n’est pas qu’un simple projet de vélodrome que présente le promoteur Michel Jean, mais plutôt une véritable PME. Et au cœur de celle-ci, un centre multifonctionnel rassemblant des cyclistes, des élèves-athlètes, des chercheurs universitaires et peut-être même une piste de BMX. Le tout serait construit dans le secteur Cap-de-la-Madeleine, à Trois-Rivières.

Dans l’idéal, le futur vélodrome serait érigé à l’arrière du complexe sportif Alphonse-Desjardins (CSAD), à l’endroit exact où se trouve l’aréna Jean-Guy Talbot. Le bâtiment, toujours en fonction, a toutefois été négligé au fil des années. Avec la construction du nouveau Colisée au District 55, dont l’ouverture est prévue au printemps 2019, Michel Jean croit que l’aréna est voué à disparaître du paysage.

«Ce serait l’emplacement tout désigné pour accueillir le vélodrome», a-t-il laissé tomber. D’autant plus que le terrain appartient à la Ville et que celle-ci souhaite revitaliser ce secteur. «On leur offre l’opportunité sur un plateau d’argent!»

L’organisme sans but lucratif Vélodrome Trois-Rivières, dirigé par Michel Jean, s’est déjà associé avec les dirigeants du CSAD. Si le projet venait à se réaliser, le complexe sportif assurerait l’exploitation de l’infrastructure. «Pour l’instant, une entente de principe a été conclue. À ce point-ci, tant que nous n’avons pas les subventions pour aller de l’avant, nous n’avons que des poignées de mains», a expliqué Jean.

Toujours selon le promoteur trifluvien, les deux organisations se retrouveraient gagnantes dans cette association. Les utilisateurs du vélodrome profiteraient des services déjà offerts au CSAD, ce qui promet de créer un achalandage autour du complexe.

C’est d’ailleurs là l’un des avantages d’un vélodrome à Trois-Rivières, soutient l’instigateur du projet. Dans un rayon de 300 mètres, les cyclistes auraient accès à toutes les ressources nécessaires : une salle de préparation physique, des professionnels de la santé et un restaurant, pour ne nommer que ceux-là.

Un service de résidences privé pour accueillir les athlètes de passage dans la région est aussi à l’étude.    

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